L’or redresse la tête dans deux cas. Tout d’abord lorsque la hausse des prix s’emballe - c’est-à-dire que la monnaie perd de sa valeur et que les investisseurs et les épargnants veulent se protéger contre la dévaluation - ou bien lorsque les inquiétudes sur la situation financière remontent. Et c’est dans ce second cas que nous sommes.
Le lingot classique, qui pèse un kilo, côte 35.500 euros. Un Napoléon, une pièce de 20 francs qui a à peu près la taille de nos anciennes pièces de dix centimes de franc, vaut un peu plus de 200 euros au cours actuel.
Warren Buffet, l’un des plus grands capitalistes du monde célèbre, a l’habitude de dire que l'or est un placement idiot, parce qu’il ne rapporte rien, et que la seule chose que puisse espérer un possesseur d’or, c’est que quelqu’un d’autre lui rachète à un cours supérieur. Mais l’or garde un attrait tout à fait irrationnel, c’est ce que l’économiste Keynes appelait la "relique barbare". 16% des ménages français posséderaient de l’or.
Parce que c’est l’expression de la richesse la plus brute. Un billet, ça reste du papier. L’or, dans l’imaginaire collectif, c’est la monnaie d’échange inaltérable. En période de crise financière comme en 2008-2009, les cours de l’or avaient littéralement explosé.
L’or, c’est la sécurité ultime. Ajouté à cela, les banques centrales qui ont repris leurs achats. En Chine particulièrement, mais aussi en Hongrie, ce payant ayant multiplié par dix ses réserves, en Russie, au Kazakhstan, en Turquie, en Irak, en Égypte. Là encore, cela signale la fin d’une période d’insouciance financière, et le retour à un monde où les risques sont pris au sérieux.
Quant à la France, elle possède, à la Banque de France, les quatrièmes réserves de la planète, avec 2.400 tonnes du métal précieux, enterrées à 27 mètres sous terre. Cela représente 85 milliards d’euros.