Dans la Manche, des producteurs de lait se préparent à nourrir les enfants chinois. Sur le site de Méautis, à l'entrée de Carentan, les laitiers prévoient d'installer une usine aux proportions exceptionnelles : trois chaudières géantes de 10 méga-Watts vont être installées sur 13 hectares, l'équivalent de cinq terrains de foot.
François Hollande s'est rendu jeudi 3 novembre sur le chantier de cette future laiterie, parmi les plus grandes d'Europe. Le président a salué un modèle économique qui réussit malgré le contexte de crise laitière. Le facteur déterminant de ce succès, c'est sans aucun doute le travail mené par la coopérative des Maîtres Laitiers du Cotentin : 1.200 sociétaires répartis dans 900 exploitations, que des indépendants qui ont pris des parts dans ce regroupement qui existe depuis 30 ans et permet à ses producteurs de se voir mieux rémunéré sur le litre de lait.
"C'est vrai, notre santé est insolente, mais ne nous comparez pas à ces multinationales, Bel, Lactalis ou Danone", précise le directeur marketing de la coopérative. "Nous ne jouons pas dans la même catégorie, nous, nous n'avons pas d'usine dans le reste du monde." Effectivement, l'usine de Méautis ne sera que le 4e établissement de la coopérative, même s'il va permettre d'approvisionner le marché chinois. Les producteurs exporteront 40% de leur lait, car les Chinois n'ont pas assez de vaches pour nourrir leurs enfants, alors ils cherchent des fournisseurs sur toute la planète. Voilà pourquoi Méautis va fabriquer 690 millions de briquettes de lait infantile tous les ans. Par la suite, le site pourrait alimenter l'Inde ou le reste de l'Europe. Pour l'instant, 250 emplois vont être créés pour faire face à la demande chinoise.
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