C'est le numéro deux français de l'hôtellerie économique qui passe sous pavillon chinois. Toutes ces enseignes et leurs centaines d'hôtels seront donc intégrés au groupe Jin Jiang, une société appartenant au gouvernement de Pékin, qui est en train de devenir un acteur mondial en matière d'hôtellerie.
En réalité, ces hôtels n'étaient déjà plus français, bien que basés dans l'Hexagone. Ils avaient appartenu à une entreprise familiale jusqu'en 2005, où des bisbilles au sein de la famille actionnaire, les Taittinger, les avait contraint de vendre. Le propriétaire était un fonds d'investissement américain, Starwood. C'est lui qui vend aux Chinois aujourd'hui.
Accor, le leader français qui possède, par exemple, Mercure et Ibis, était semble-t-il candidat à la reprise. Mais son offre était inférieure à celle de Jin Jiang Group. Le nouveau propriétaire projette de développer les enseignes en Asie, pour accompagner l'essor du tourisme de masse sur ce continent.
On a l'impression que les investissements chinois en France se multiplient. Et on a raison. Il y a eu tout récemment le Club Med et l'aéroport de Toulouse. C'est toute l'Europe qui est concernée. En 2014, les Chinois ont acheté pour 18 milliards de dollars en Europe, c'est le double de l'année précédente. Ils investissement particulièrement au Royaume-Uni et en Allemagne, aux Pays-Bas dans l'agro-alimentaire, et dans les pays du Sud désargentés (le Portugal et la Grèce, où les Chinois sont arrivés avec la crise, pour profiter des bonnes affaires).
La France n'arrive que loin derrière. Le paradoxe, c'est que pour les Chinois, réputés communistes, la France est un pays trop à gauche, où l'on ne respecte pas assez le pouvoir de l'argent.
Les Chinois achètent des actifs solides, ou stratégiques, parce que ce sont quasiment tout le temps des compagnies publiques chinoises qui font leurs emplettes. C'est de la nourriture, des infrastructures comme l'énergie ou les transports, et surtout de l'immobilier.
En 2014, les Chinois ont acheté pour 18 milliards de dollars en Europe
François Lenglet
À Londres, le premier marché immobilier, les Chinois comptent parmi les premiers acheteurs de biens de luxe, aux côtés des Américains. Ils font flamber le prix des logements (plus de 10% en 2014), au point que même le gouvernement britannique conservateur s'en inquiète.
Il a imposé une taxe spéciale de 7% sur l'acquisition des appartements de plus de deux millions de livres (2,5 millions d'euros), qui sont achetés quasiment exclusivement par des étrangers. Singapour et Hong-Kong ont fait exactement la même chose, car eux aussi sont inondés par l'argent des riches Chinois qui investissent dans la pierre.
D'où vient tout cet argent ? De ce que vous avez dans votre proche : votre téléphone portable, qui est fait en Chine comme tous les autres. L'argent des Chinois vient des centaines de milliards de dollars d'exportations que le pays fait en direction des marchés développés, qui alimentent les bénéfices des entreprises. Quand on y regarde de près, on voit que cet argent fait en réalité un aller-retour.
Lorsque nous achetons du "made in China", notre argent part là-bas. Et il revient peu après chez nous, sous la forme d'investissements chinois en Europe. Mais entre-temps, nous nous sommes un peu appauvris, puisque les emplois industriels s'amenuisent chez nous, tandis que la propriété du capital européen passe dans la main des Chinois qui, eux, sont les grands gagnants de l'affaire.
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