Gros succès des "fruits et légumes moches" après un an d'existence
REPLAY - Il y a un an, les fruits et légumes biscornus arrivaient dans les rayons des supermarchés. En un an, il s'en est vendu 10.000 tonnes. Aujourd'hui, le concept s'étend.

A priori, ces fruits et légumes biscornus étaient invendables sur le marché pour délit de faciès. Ils n'avaient pas la bonne forme, pas le bon calibre, mais étaient tout à fait consommables. Depuis qu'ils sont proposés sous le logo des "gueules cassées" (30% moins cher), il s'en est vendu 10.000 tonnes en un an. Autant de marchandises qui n'ont pas atterri à la poubelle, mais dans les assiettes.Le concept s'étend à de nombreux rayons de supermarchés. C'est le cas des camemberts "gueules cassées", fabriqués en Normandie, mais qui ne peuvent pas se réclamer de l'appellation d'origine protégée (AOP) parce qu'ils ont de petits défauts esthétiques. On les trouve maintenant 30% moins cher, sous le logo des "gueules cassées". Ils connaissent un grand succès.
Tout comme les produits dégriffés, à consommer très vite. Il y a notamment les yaourts, qu'on a tendance à écarter des rayons quand la date limite de consommation est trop rapprochée. L'an dernier, 600.000 tonnes de produits frais à date courte ont été jetés (l'équivalent de la moitié du Stade de France rempli).
En les laissant dans les rayons, avec le logo anti-gaspi, ces yaourts, vendus moitié prix, ont séduit de nombreux consommateurs, parce qu'ils réalisent des économies immédiates.
17 millions de tonnes d'aliments jetés chaque année en France
Ce petit logo des "gueules cassées" va également se retrouver aussi au rayon "marée". Les moules doivent faire 2 centimètres pour être vendues en supermarché, sinon, elles ne passent pas en rayon. Cela peut représenter 30 à 50% de perte pour un producteur. On trouvera donc bientôt des moules "gueules cassées" de 1,8 centimètre, belles et charnues, vendues moins cher.
Tout cela n'est qu'un début. En France, nous jetons encore 17 millions de tonnes d'aliments par an. Ce sont plus de 30% des produits fabriqués ou cultivés qui "n'arrivent pas du champ à l'assiette".
Le concept va se décliner aussi chez des petits commerçants, pour des produits pas très présentables, en boucherie, boulangerie, charcuterie et épicerie.
Même à l'étranger, dix-huit pays se montrent intéressés pour faire la chasse au gaspillage, comme l'Espagne ou les États-Unis. Dans quinze jours, le collectif français des "gueules cassées" recevra une délégation américaine.