Un véritable boom en 2022 et une tendance qui en dit long sur les difficultés que rencontrent les Français ces derniers mois. Les demandes de prêts sur gage ont flambé en France sur les douze derniers mois.
Le prêt sur gage, on le rappelle, c'est un prêt qui vous est accordé en urgence en contrepartie du dépôt d'un objet de valeur : un bijou, un vêtement ou un tableau par exemple.
Pour le demander, vous devez vous rendre dans un crédit municipal. L'établissement vous propose un prêt d’argent en fonction de sa valeur. Si vous remboursez dans les délais, l'objet vous sera rendu. Sinon, vous n'en êtes plus le propriétaire. Les chiffres parlent d'eux-mêmes, +23% de prêts à Rennes, +18% à Angers, même tendance à Reims, +10% à Toulon, Saint-Étienne, Bordeaux, Agen, Strasbourg, Mulhouse, +8% de prêts à Nantes ou encore Tours.
Autre phénomène, ce sont de nouveaux clients qui ont recours à ce système. Et la raison n°1 invoquée par les clients, c'est bien sûr l'inflation et la vie chère. Comme l'explique à RTL Mélanie Savelli, directrice adjointe du Crédit municipal de Nantes, où 90% des objets déposés sont des bijoux. "Plusieurs personnes nous ont expliqué qu'elles avaient des factures d'électricité à payer et qu'ils devaient gager des bijoux, ou autre chose, pour faire face à ces dépenses"
Des prêts pour payer des factures d'énergie, mais pas que. "On voit des clients venir déposer chez nous pour mettre de l'essence dans leur véhicule. Sur les derniers mois, c'est évident", explique à RTL, Isabelle Desseaux la directrice du Crédit municipal de Reims. Et pour cela, les clients déposent des collections de timbres, des instruments de musique, des vélos ou encore des téléphones portables... Tout ce qui peut avoir de la valeur.
Les clients ne sont pas, exclusivement, des gens en difficulté. Tous les profils se croisent dans les crédits municipaux : des retraites, des retraités, des entrepreneurs, des commerçants, des médecins, etc.
Et pour cause, 2020 et 2021 ont été des années marquées par la Covid-19. Alors qu'on ne pouvait pas faire grand-chose, certains se sont lancés dans des projets qu'ils avaient mis entre parenthèses. "On voit nos usagers revivre, on les a vu voyager, faire des travaux dans leurs maisons", poursuit Isabelle Desseaux. Le prêt sur gage, c’est donc un moyen pour survivre, mais aussi un moyen de réaliser ses projets.