92.944 euros, soit à peine plus d'impôts qu'une PME. Selon des informations révélées par Le Parisien, c'est ce qu'a payé le géant de la location entre particuliers AirBnb en France en 2016. Un montant plus élevé qu'en 2015 - l'entreprise s'était alors acquittée de 69.168 euros - mais dérisoire par rapport à son poids. La France représente aujourd'hui le deuxième marché d'AirBnb avec plus de 400.000 annonces de logements cette année et Paris est même devenue sa première ville au monde avec 60.000 annonces.
Rien d'illégal cependant, explique Le Parisien. AirBnb bénéficie d'une fine stratégie d'optimisation fiscale répartie à la fois aux Etats-Unis et en Europe. L'entreprise est domiciliée au Delaware, un paradis fiscal américain située sur la côte Est et facture ses clients depuis l'Angleterre ou l'Irlande, pays où l'impôt sur les sociétés est un des plus bas de l'Union européenne avec un taux de 12,5%.
En plus de locations immobilières, le site AirBnb propose d'autres activités, appelées "expériences". Grâce à ses services il est désormais possible de participer par exemple à des visites touristiques accompagné d'un habitant surnommé pour l'occasion "expert local". L'entreprise diversifie ses sources de revenus ce qui lui permet d'augmenter son chiffre d'affaires.
Pour sa défense, l'entreprise vante les retombées économiques qu'ont ses activités sur la France. Comme relevé par le Parisien, sur le site il est expliqué que "la communauté AirBnb a eu un impact économique de plus de 6,5 milliards d'euros en 2016" - cette affirmation s'appuie sur un rapport commandé par l'entreprise. Selon son raisonnement, les voyageurs louant un appartement via la plateforme mangent au restaurant, visitent les lieux touristiques, utilisent les moyens de transports... ce qui permet d'alimenter l'économie française.
Un porte-parole d'AirBnb a réagi à l'enquête du Parisien en répondant au journal par e-mail. "Nous nous conformons aux règles et payons toutes les taxes que nous devons, là où nous opérons", écrit-il en précisant que les hôtes AirBnb se voient rappeler qu'ils doivent s'acquitter des taxes locales. "Par ailleurs, nous collectons et reversons la taxe de séjour pour le compte des hôtes dans plus de 50 villes françaises", ajoute le porte-parole.
La lutte contre l'optimisation fiscale était un engagement de campagne d'Emmanuel Macron. Il promettait notamment de coopérer avec les pays européens pour éviter les montages financiers de certaines entreprises, comme AirBnb ou Google.
Commentaires
Afin d'assurer la sécurité et la qualité de ce site, nous vous demandons de vous identifier pour laisser vos commentaires.
Cette inscription sera valable sur le site RTL.fr.