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ÉDITO - Que vaut le système de retraite par capitalisation ?

Alors que les débats sur la réforme des retraites se poursuivent, il y a un mot que l'on n’entend absolument pas : la retraite par capitalisation.

La réforme des retraites.
La réforme des retraites.
Crédit : JOEL SAGET / AFP
LENGLET-CO - Que vaut le système de retraite par capitalisation ?
00:03:26
ÉDITO - Que vaut le système de retraite par capitalisation ?
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François Lenglet - édité par Sarra Djeghnoune

Les débats sur la réforme des retraites se poursuivent, et il y a un mot qu’on n’entend absolument pas, capitalisation. Capitalisation, c’est un système de retraite qui permet d’investir l’épargne ou les cotisations retraite d’un individu sur les marchés financiers, et de lui servir une pension constituée ainsi lorsqu’il prend sa retraite.

Une philosophie complètement différente de celle de notre système français, la répartition, où ce sont les cotisations des actifs à un moment donné qui financent les retraites versées au même moment. La capitalisation, c’est la technique de l’écureuil qui met de côté et investit pour son futur. C’est ce que font plusieurs de nos voisins, les Pays-Bas et le Royaume-Uni en particulier.


Un bloggeur mathématicien, Acrithène, avait en 2012 un petit calcul. Un salarié ayant commencé sa carrière en 1970 au salaire moyen, prenant sa retraite en 2012, aurait obtenu une pension mensuelle de 1500 euros avec le système français de répartition. S’il avait investi en actions françaises le montant de toutes les cotisations versées sur cette période, il aurait pu disposer d’une pension de 3000 euros. Le double.

Une peur de l’instabilité des marchés financiers

Mais on ne fait pas cela pour deux raisons. D’abord, la bourse était excellente sur les dernières décennies, mais il arrive que ce ne soit pas le cas. Celui qui aurait misé son épargne sur Wall Street en 1928 aurait dû attendre la fin des années 1950 pour retrouver sa mise, sans même les intérêts. Idem au Japon. En décembre 1989, l’indice Nikkei était à 40 000, hier, 35 ans plus tard, il cotait seulement 28 000. Autant dire que la bourse n’est pas toujours gagnante sur la durée d’une carrière. L’autre raison est culturelle. Les Français n’aiment pas la bourse, à cause du risque, et de l’aspect "casino". Ils ne se rendent pas compte que le risque de la répartition est à peu près le même. La répartition parie sur les emplois du futur, la capitalisation sur les profits du futur, c’est à peu près le même risque.

Panacher les deux systèmes serait la voie de la raison. Et c’est ce qui manque à la réforme d’aujourd’hui. Ce serait d’autant plus justifié que le système français possède déjà un fonds de réserve, d’une trentaine de milliards, investi à hauteur de 60% en actions et de 40% en obligations. Plus saugrenu encore, c’était relevé hier par le site des Echos, les fonctionnaires possèdent leur propre régime de retraite complémentaire obligatoire, investi en actions des grandes entreprises ! Au cœur de l’état, on parie sur le capitalisme pour financer ses vieux jours. Avec les syndicats qui supervisent la gestion de cet argent.

Les grands syndicats français qui d'ailleurs s’indignent, dans leurs déclarations publiques, des super-profits de nos multinationales. Vue sous un certain angle, cette contradiction est assez rassurante, ça veut dire qu’ils ont plus de bon sens qu’il n’y paraît. Il n’y a aucune en effet raison de laisser le bénéfice des superdividendes de TotalEnergies et les autres grandes entreprises aux retraités britanniques, néerlandais ou américains qui, eux, achètent massivement les actions de nos entreprises.

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