ÉDITO - Inflation : va-t-on vraiment voir les prix baisser en janvier comme l'annonce le gouvernement ?

Ce jeudi 9 novembre marque les deux ans du "Panier RTL", qui a pris 34% et pas sûr que les prix baissent. Bruno Le Maire disait encore cette semaine que le pic de l'inflation était derrière nous, c'est sans doute vrai. Le problème, c'est qu'une décrue, ça ne veut pas dire une baisse. L'inflation diminue, en octobre, la hausse des prix à la consommation était de 4% selon l'INSEE par rapport à l'an dernier contre 4,9% en septembre. Mais si la hausse ralentit, ça ne signifie pas que ça baisse. Les négociations commerciales en janvier ne vont pas forcément accélérer la baisse des prix.
 
Les patrons des grandes enseignes de la distribution nous disent que les industriels jouent la montre. La plupart n'ont pas envoyé leurs prix pour débuter les discussions. Donc tout va se jouer dans les derniers jours de janvier. Et ceux qui ont transmis leurs tarifs arrivent avec des hausses de l'ordre de 10%, expliquent les patrons de magasins. Donc, pour l'instant, les baisses ne sont pas inscrites sur le papier.

Les hausses proposées sont justifiées pour certaines. Le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, qui est aussi le patron du groupe d'Avril, qui commercialise les huiles Lesieur et Puget, nous disait que les cours de l'huile d'olive sont passés de 3.000 euros la tonne à plus de 8.000 euros car l'Espagne a réduit de moitié sa production à cause de la sécheresse de cet été. Donc, oui, l'huile d'olive coutera plus cher en janvier. Même chose pour le sucre, le cacao, les oranges... Et les marques vont aussi faire passer dans leurs prix le coût des emballages et les hausses de salaires.

Le gouvernement affirme que les prix vont baisser

Michel-Édouard Leclerc commence déjà à dire qu'il n'y aura pas de baisse sensible l'an prochain. Le gouvernement rétorque lui que ça va baisser. Bercy est persuadé que des négociations plus tôt vont entrainer des baisses en janvier. Un pari très dangereux politiquement car le consommateur trouve toujours les hausses excessives et ne retient jamais les baisses. On nous affirme que 50 des plus grandes marques ont déjà envoyé leurs tarifs contrairement à ce que disent les patrons des enseignes, et qu'elles proposent des baisses de 3 à 5%. À voir.

Dans tous les cas il ne faut pas s'attendre à beaucoup plus. Sur un paquet de chips à 2,80 euros, ça fait 14 centimes de baisse. La Direction de la Répression des Fraudes (la DGCCRF) a fait un relevé des prix dans les enseignes en septembre. Selon elle, les prix de 10.000 produits ont été bloqués ou ont déjà baissé de 3,5 à 10,2%.

À lire aussi

douanes

Droits de douane : la filière des vins et spiritueux français appelle à "poursuivre les négociations" avec les États-Unis