ÉDITO - Carrefour lance une assurance courses alimentaires : "Marre de cette société de l'abonnement", dénonce Martial You

Que penser de la nouvelle offre de Carrefour ? Une assurance entre 2,90 et 3,90 euros par mois qui vous offre 75 à 150 euros de bons d'achat pour continuer à faire vos courses si vous vous retrouvez au chômage ou si vous avez un accident de la vie. Marre. Marre de cette société de l'abonnement. Parce qu'à la fin, ça pénalise les plus fragiles. 

Au passage, 75 à 150 euros par mois en bons d'achat quand on sait qu'un couple avec deux enfants dépense en moyenne 472 euros dans les courses chaque mois, ça couvre à peine une semaine de dépenses. Mais ce n'est même pas ça le problème.

Pourquoi est-ce une société de l'abonnement ? Faites les comptes : location longue durée pour la voiture, abonnement pour la box internet, abonnement pour les forfaits téléphoniques, abonnement pour le streaming (Spotify, Deezer, Netflix, Amazon Prime, Disney+), assurance spécifique pour les smartphones et les tablettes, électricité, gaz, prélèvement des impôts à la source... Il faut souvent ajouter un prêt immobilier, voire un crédit conso.

Rendre les clients captifs

Quelle est la conséquence de ça ? Des budgets intenables pour les familles. Surtout les plus modestes. Vous avez tellement de dépenses contraintes qui tombent chaque mois que vous ne vous en sortez pas. Et quel est l'arbitrage ? On rogne sur la seule part variable du budget : la nourriture et les vêtements. Manger et s'habiller ne sont plus des priorités. On a perdu la boussole ! Et ce n'est pas un délire de ma part.

Une étude INSEE de septembre indique que le budget alimentation des familles a baissé de 10% par rapport à 2021, le budget habillement de 6,6% et selon l'institut IRI, en un an, le montant du charriot moyen a perdu 5% pour compenser la hausse des prix et toutes ces contraintes mensuelles sur le budget.

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Qui est victime de cela en premier ? Les petits budgets qui ont peu de marge de manœuvre et peu de reste à vivre. Tous ces abonnements sont malins, car ils rendent les clients captifs. Si vous avez une assurance chez Carrefour, vous n'allez pas faire vos courses chez Auchan. Et quand l'abonnement augmente (comme pour les plateformes de streaming vidéo l'an dernier), le client est piégé. Il subit la hausse. Selon BearingPoint, 2 familles sur 3 sont abonnés à une plateforme de streaming et le budget mensuel est passé de 37 à 42 euros en un an ! 5 euros qu'on prendra sur le budget repas. Finalement, on n'a plus besoin du crédit revolving qui appauvrissait les familles, il y a 15 ans : on a l'abonnement et la mensualisation.

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