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Bruno Le Maire, ministre de l'Économie et Gérald Darmanin, ministre de l'Action et des Comptes publics
Crédit : Ludovic MARIN / AFP
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Difficile de mesurer l'impact de la crise économique qui se profile. Dans l'immédiat, la première priorité est de sauver nos entreprises. La date butoir pour le paiement des charges patronales était fixée au 5 avril dernier. Mais, en raison de l'épidémie de nouveau coronavirus, le gouvernement avait annoncé que les échéances seraient repoussées.
Un tiers des PME de plus de 50 salariés ont effectivement reporté leurs charges, ce qui représente 4,3 milliards d'euros. 622.000 TPE et professionnels indépendants ont demandé à bénéficier du fonds de solidarité (1.500 euros par mois s'ils ont perdu plus de 50% de leurs chiffres d'affaires par rapport à l'année dernière), ce qui représente ici une ardoise d'1 milliard d'euros chaque mois.
La crise actuelle est comparée à celles de 2009, de 1929 ou encore de la Seconde Guerre mondiale. Mais toutes ces comparaisons ont-elles vraiment un sens ? Pas vraiment. Jamais l'humanité n'a connu un épisode durant lequel tous les pays du monde décident en même temps de stopper leur économie et d'organiser leur récession. En 1929 et pendant la Seconde Guerre mondiale, l'économie était imbriquée, moins mondialisée et plus rurale.
Difficile ainsi de quantifier cette crise par rapport aux autres. Les instituts de conjoncture essaient de coller des modèles mathématiques qui prennent les crises passées comme références, mais ce n'est pas évident. On retiendra tout de même la projection de la Coface hier sur les faillites d'entreprises qui se profilent.
À l'échelle mondiale, les faillites risquent d'augmenter de 25% dans les prochains mois, ce qui est totalement inédit. Ces dernières années, le taux des défaillances n'augmentait que de 2%. En France, la projection fait état de plus 15% de faillites, ce qui représente 58.000 entreprises au tapis. En 2009, on en avait eu 63.000 et le taux de chômage était alors passé de 7 à 10% de la population active.
Les Etats pourront difficilement éviter cette hémorragie sociale. Ils sont déjà surendettés mais il n'y a qu'eux pour le faire. Ils vont donc recapitaliser ou nationaliser des entreprises, comme Renault ou Air France. L'institut de conjoncture allemand IFO, l'équivalent de l'Insee, prédit une chute de l'économie française de 10 à 18% dans les prochains mois, soit le niveau de ralentissement observé au moment de la Seconde Guerre Mondiale.
Après la guerre, il y a eu la période des Trente Glorieuses. Mais ici, le monde n'a pas été détruit par des bombardements et ne sera pas à reconstruire. Le monde d'après qui nous attends, c'est plutôt Nagasaki ou Pompéi.
Une chose est sûre : l'économie mondiale ressemble aujourd'hui à une barque de pêcheurs face à un tsunami totalement inédit. On voit la vague grossir, on est tétanisé mais on ne sait pas encore quand elle va nous submerger parce qu'on ne sait pas quand le confinement va s'arrêter. Quand il prendra fin, ce sera le début de la crise économique. Et plus il aura duré longtemps, plus elle sera violente.
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