Comme d'habitude en période de crise, l'or fait des siennes, mais pas de façon habituelle cette fois-ci. Voilà que le précieux métal vient à manquer, tellement la demande est forte dans le monde : il faut compter plusieurs semaines pour être livré. À Paris, la semaine du 16 mars, la cotation du Napoléon, la pièce d'or de 20 francs, a même dû être interrompue pour la première fois depuis la dernière guerre. Il n'y a tout simplement plus de vendeurs, personne ne veut céder ses pièces jaunes malgré la hausse des cours.
Mais qu'est-ce que l'or physique exactement ? Ce sont les pièces et les lingots. Des pièces, la française la plus connue est le Napoléon de 20 francs, frappée à partir de 1803, qui vaut 280 euros en ce moment. Mais il y en a bien d'autres, en peso, en dollar, en reichsmark... Et puis il y a les lingots, qui vont de 20 grammes (1.000 euros environ), au kilo (à peu près 46.000 euros). On en fabrique encore dans certaines usines suisses notamment, mais la production est ralentie par les désordres liés à l'épidémie.
Ce qui est paradoxal, c'est que le prix de l'or a baissé récemment, après avoir atteint son plus haut niveau en sept ans, au début de l'épidémie. C'est la baisse de l'or-papier qui a entraîné les cours vers le bas. L'or-papier, ce sont des certificats de détention : votre or n'est pas dans votre coffre, mais il est stocké sous bonne garde quelque part, et vous ne le verrez jamais.
Acheter et vendre ces certificats permet de réaliser les transactions plus rapidement qu'avec l'or physique, qu'on doit transporter. Et bon nombre d'investisseurs ont dû vendre ces titres en catastrophe, pour éponger leurs pertes boursières. Mais les épargnants eux, ont fait le mouvement inverse sur l'or physique. C'est cela qui crée la pénurie.
Il y a une double crainte des investisseurs sur la valeur de l'argent lui-même d'abord, nos billets quotidiens. Certaines grandes crises sont propices à l'inflation, et voient les prix s'envoler. Dans ces cas là, l'or, qu'on appelle une valeur refuge, conserve mieux votre épargne que l'argent liquide, qui se dévalorise. L'autre crainte, c'est la faillite des banques, à cause de la crise économique causée par l'épidémie, qui engendrerait du même coup la disparition de l'argent des ménages et des entreprises.
Ces inquiétudes ne sont pas injustifiées. Le risque de crise financière est là, exactement comme en 2008. On n'y est pas encore : les États et les banques centrales réagissent beaucoup plus vite qu'en 2008. Mais leur pouvoir est plus faible qu'à l'époque, car ils sont endettés. Et la récession risque d'être bien plus profonde qu'en 2008.
Quant au risque d'inflation, il me paraît très réel. Peut-être même une légère inflation à court terme, à cause des pénuries que nous allons connaître sur tel ou tel bien, qui ne sera plus produit ou transporté. Quant au long terme, le sauvetage de nos économies aura nécessité tellement d'argent, tellement d'endettement de la part des États, que le retour de de l'inflation est tout à fait vraisemblable.
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