Coronavirus : l'ISF peut-il aider à résorber la dette ?
Faut-il rétablir l'impôt sur la fortune ? C'est la question que se posent de nombreux pays à l'heure où la dette, avec la crise du coronavirus, s'accentue.

Le 19 mai, sur RTL, Esther Duflo, prix Nobel de l'économie, annonçait qu'elle souhaitait un rétablissement de l'impôt sur la fortune. Que faut-il en penser ?
Le sujet monte dans bon nombre de pays. Il est d'ailleurs un peu plus large que l'impôt sur le capital, comme l'ISF, c'est plus globalement la fiscalité des riches, des plus aisés. Ce qui est intéressant, c'est que ça monte à la marge pour des raisons budgétaires. Quand bien même la fiscalité des plus riches est multipliée par deux, l'État récupérerait moins de 10 milliards. On voit que l'État a engagé à peu près 300 milliards pour lutter contre la crise sanitaire et économique.
Ça n'est pas avec cela qu'on peut rembourser une dette comme celle qui se profile. Si on en vient à ce sujet, c'est plus pour des raisons politiques ou sociales parce que la crise économique va faire plus de victimes chez les ménages modestes que chez les plus riches.
L'ISF peut aussi faire des dégâts
Quant aux dégâts de l'ISF, ils étaient bien réels. Ils sont difficiles à mesurer car cela concerne une toute petite population de gens, mais c'est une population dont le pays a besoin puisque c'est une population qui investit et dont il faut qu'elle reste au pays puisqu'elle fait tourner la machine économique.
Finalement, les conséquences proprement économiques d'un impôt comme celui-là comptent peu car cela n'est pas un débat qui est spécifiquement économique ou spécifiquement budgétaire. En France, on préfère avoir un impôt non rationnel sur le plan économique sur les riches mais qui satisfait notre besoin d'égalité.
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