Coronavirus et confinement : les ventes d'alcool ont-elles augmenté ?

22 ème journée consécutive de confinement pour les Français qui ont vu leurs bars, cafés et restaurants préférés, fermer leurs portes le 15 mars à 00h. Un coup d'arrêt qui n'a pas été compensé par les ventes en supermarchés, selon une étude du cabinet Nielsen.

Si le confinement a entraîné "des achats jamais vus en grande distribution" avec des stocks de pâtes ou de farine, le Français confiné n'a pas jeté son dévolu sur l'alcool, en dépit de l'interdiction d'ouverture des débits de boissons. Habituellement, mars "est un mois moyen pour les ventes d'alcools hors-domicile, sauf pour bières et whiskies lors de la Saint-Patrick (le 17 mars)", souligne Mathieu André-Febrero, un des experts de Nielsen. 

Avec la fermeture nationale mise en place le 15 mars, le mois a "été amputé de moitié, mais les 17 millions de litres de bières et 1,3 million de litres de spiritueux perdus, n'ont pas été reportés mécaniquement sur les magasins", souligne l'étude. Les ventes d'alcool en supermarchés avaient progressé de 12,4% les douze jours qui ont précédé la mise en place du confinement, avant de reculer de 16,1% (en valeur) lors des 12 jours qui ont suivi. L'étude explique cette baisse par le phénomène des "apéros virtuels", via des applications comme Zoom ou Skype qui "s'avère marginal" en France.

Une baisse spectaculaire de 52,5% pour les champagnes

Tandis que le total des produits de grande consommation avait augmenté de 26% sur la période du 13 au 29 mars, les alcools affichent quant à eux un recul de 3,4% de leur chiffre d'affaires sur la même période. "Certaines boissons alcoolisées ont même subi des reculs spectaculaires, comme les champagnes (-52,5%) et autres vins effervescents (-28,8%)". 

À l'inverse, "les ventes de bières ont progressé de 6,9%, le vin rosé de 3,2% et les anisés et rhums s'en sortent positivement grâce à la météo particulièrement ensoleillée qui a accompagné les premières semaines de confinement", souligne l'étude.

"On peut néanmoins imaginer que les Français ont jusqu'ici pioché dans leurs réserves (bars et caves) pour leur consommation de confinement", estime Nicolas Léger, directeur analytique chez Nielsen. Selon lui, les consommateurs "pourraient être amenés à renouveler leur stock dans les prochaines semaines" selon la durée du confinement.