Comme
tous les ans, c’est la période des négociations entre la grande distribution et
les producteurs pour fixer les prix auxquels les centrales d’achat paieront les
produits avant de les revendre aux consommateurs. Et les discussions sont
tendues…
Vous
connaissez le film Un jour sans fin :
Bill Murray qui revit inlassablement le même jour. Bon, eh bien, là, c’est une
fois par an, mais c’est le même principe. "Alimentation : le retour de la guerre des prix"
: c’est le titre cette année, c’était le même l’année dernière et l’année
d’avant.
La
guerre des prix, c’est quoi ? Tout
simplement le fait que chaque année, les distributeurs demandent à leurs
fournisseurs, les paysans et les industriels de l’agroalimentaire, de baisser
leurs prix pour que eux, supermarchés, puissent afficher des prix moins chers
que la concurrence, mais sans baisser leur marge.
Mais
à la fin, c’est le consommateur qui paie moins cher. Quelle est la conséquence ? Des industriels qui rognent sur la
qualité, des paysans condamnés au suicide, étranglés par les gros industriels
qui répercutent la pression, et des PME, en revanche, qui ne s’en sortent pas.
Le
spécialiste du discount, Aldi, demande 12% de baisse sur certains produits. Et
je ne vous parle pas des grandes campagnes des supermarchés Leclerc, qui jouent
aux défenseurs des pauvres sur le dos des producteurs, mais qui, eux, se
portent toujours aussi bien. Au total, ce sont sept milliards d’euros de baisse
de prix en sept ans. Vous en avez vu la couleur ?
Vous trouvez que la situation s’est améliorée pour les consommateurs ?
Le
problème est qu’avec le coronavirus, on nous avait vendu le monde d’après, dans
lequel on ferait attention à la provenance de ce qu’on mangeait, dans lequel la
France, même, dixit Emmanuel Macron, réfléchirait à sa souveraineté alimentaire
en préservant ses filières agricoles. Sauf que les difficultés financières de
tous les perdants du coronavirus les incitent à regarder encore un peu plus les
prix. C’est de nouveau le critère principal d’achat, avant la qualité, avant la
défense des emplois, qui pourtant permettraient de relancer l’économie et donc
d’améliorer leur situation.
Il
y a eu une loi pour lutter contre ce phénomène. La loi Egalim, votée en 2018 et
savamment vidée de sa substance sous l’influence des lobbys… Normalement, elle
devait empêcher cette aberration qui veut que c’est l’acheteur, la grande
distribution, qui impose son prix au vendeur, au producteur. On en a la preuve,
derrière les bonnes intentions, c’était bien une loi pour rien.
Le
ministre de l’Agriculture se démène pour améliorer les choses. Mais, en
attendant que ceux qui s’enrichissent sur le dos du pays changent leurs
méthodes, c’est à nous tous, dans la mesure de nos moyens, d’arbitrer en
achetant ce qui préserve nos emplois, notre agriculture. Ceux qui le peuvent,
bien sûr. Mais quand vous voyez une belle promo, dites-vous bien qu’à la fin,
ce n’est pas la grande distribution, c’est vous qui paierez, avec vos impôts et
vos charges, le chômage de masse de ces exploitations agricoles et de ces PME
qui fermeront.
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