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La lavande a des vertus anti-stress.
Crédit : MYCHELE DANIAU / AFP
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Après une embellie il y a cinq ans, le marché français de la lavande s’effondre. En cause : la concurrence des voisins européens, mais aussi une surproduction qui n’a jamais trouvé de débouché.
Pourtant, les touristes affluent sur les plateaux mythiques, comme ceux des Alpes de Haute-Provence. "Nous sommes sur le plateau de Valensole, le plus grand d’Europe avec 80.000 hectares : ça attire des gens du monde entier. Ça a toujours été visité, mais depuis l’apparition du smartphone, des photos et des réseaux sociaux ,la fréquentation a explosé", explique Alain Sauvat, héritier d’une famille de cultivateurs implantée ici depuis le XVIIIe siècle.
Problème : ces visiteurs ne représentent que 15% de la consommation de lavande en France. Le reste est vendu aux parfumeries, aux savonneries et surtout aux fabricants de lessive.
Il y a cinq ans, le marché de la lavande vivait son boom. Beaucoup d’agriculteurs se sont lancés dans cette culture alors que les prix augmentaient, faisant doubler l’offre sans que la demande ne suive. "Ça a été l’Eldorado : le litre est monté jusqu’à 36 euros. Et à ce prix-là, tout le monde s’est mis à en produire. Il n’y a eu aucun plan de réflexion", ajoute Alain Sauvat.
Une situation qui a obligé certains à arracher la moitié de leurs plantations, comme sa famille, qui est passée de 120 à 60 hectares. Ils se sont ainsi reconvertis dans la sauge et le blé, en attendant une remontée des prix.
À cette baisse de consommation s’ajoute la concurrence européenne : l’Espagne, l’Italie et surtout la Bulgarie, numéro un européen, produisent aujourd’hui de la lavande à grande échelle. Jean-Pierre Jaubert, dont le père cueillait encore la lavande sauvage avec un sac de jute sur le dos, 80 ans auparavant, constate que le marché s’est mondialisé et libéralisé. "En Bulgarie, on gagne 15 à 18 euros par jour. Nous, en moyenne 22 euros de l’heure. Comment notre produit pourrait-il être compétitif ? Les écarts sont trop importants."
Les grandes entreprises françaises de lessive ou de parfumerie ne facilitent pas la situation. "Elles communiquent sur la lavande de Valensole, mais achètent à l’étranger. C’est de la poudre aux yeux pour beaucoup de gens : la petite photo du paysan à la faucille, mais la vente se fait en Bulgarie", dénonce encore Alain Sauvat.
Pour se diversifier, les agriculteurs ont peu d’options : la terre est très calcaire et l’irrigation compliquée. Il reste le miel ou les amandes.
Aussi, pour leur permettre de s’en sortir, "il n’y a pas 36 solutions", affirme Alain Aubanel, président du syndicat des producteurs de plantes aromatiques. "Il faut une contractualisation entre acheteurs et producteurs. Ce sera légèrement plus cher que l’importation, mais la qualité est unique. Et la lavande soutient aussi l’économie des territoires et des régions", conclut-il.
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