Comment chiner des objets de style "Forêt Noire"
REPLAY - Ces objets venant de Suisse ont connu un immense succès. Désormais, il est possible de les chiner sur les brocantes, mais faites attentions aux produits copiés.
Place aux objets de style Forêt Noire. Nous allons chiner des bibelots, des meubles, des objets en bois sculpté, dans lesquels par exemple, un ours soutient un banc, ou encore s'appuie sur un arbre dont les branches forment un porte-manteau. Savez-vous d'où vient ce style "Forêt noire" ?
Des objets fabriqués en bois
Ces objets viennent de Suisse. C'est vrai que ce style fait la part belle à l'ours, et que la région de la Forêt Noire est un des habitats naturels de cet animal. Cet artisanat vient bel et bien de Suisse, de la région de Brienz. Ils sont fabriqués en bois de tilleul, et parfois, plus rarement, en noyer. La particularité de ces objets est qu'il n'y a pas deux fois le même objet sculpté. Ils sont d'arts populaires et uniques.
Cela reste quand même assez kitsch comme style. D'ailleurs, le mot kitsch est d'origine allemande et renvoie à ce qui est bradé ou vendu à la place d'autre chose. Or, ces objets étaient fabriqués par les habitants de la région le soir au coin du feu, au 19ème siècle.
Du succès auprès des Américains
Mais avec la famine de début du siècle, il faut trouver d'autres sources de revenus, et ils se mettent à les vendre aux touristes anglais qui possèdent des chalets et trouvent amusant de les décorer ainsi. Alors ils fabriquent de tout : boîtes à musique, porte-parapluies, portemanteaux, serre-livres, pendules et sculptures miniatures ou monumentales.
Il existait même des ensembles de mobilier complet avec table, chaise, buffet ou armoire. Finalement, cet artisanat sera présenté lors des expositions internationales, et va rencontrer un réel engouement, notamment auprès du public américain.
La production de ces objets s'est arrêtée avec les guerres mondiales, puisque les touristes se sont raréfiés. Les sculpteurs ont changé d'objet et se sont mis à faire des prothèses en bois, marché en plein essor. Ce qu'on trouve aujourd'hui dans les magasins, ce sont des pièces produites à la chaîne, qui copient ce style, et ça vient en général d'Asie. Mais il reste la brocante.
Des pièces vendues à des prix élevés
Même si les artisans de l'époque ne signaient pas leurs œuvres, ce sont des objets qui valent assez cher en général. Un encrier en forme de chalet peut valoir autour de 95 euros, un thermomètre en forme d'ours vaut 160 euros, une applique soutenue par une tête de cerf sera vendue à 1.750 euros et un porte verre à 420 euros. Un mini cadre photo coûte 90 euros.
Il y a eu un gros engouement il y a environ 15 ans, grâce à des acheteurs qui meublaient leurs chalets à la montagne. Cela avait un peu baissé, on commence à en revoir, si vous aimez, c'est le moment d'acheter.
Comment on reconnaît les vraies pièces ? On reconnaît une belle pièce à son côté vivant ou naturel, à son l'expression, à ses proportions. Tout ce que ne parviennent pas à faire les copies asiatiques produites en séries. Un bon moyen de les reconnaître : les soupeser. Réalisées dans un bois dur, ces copies pèsent plus lourd. Le soin apporté au détail, notamment aux fourrures, vaut enfin pour signature.