1. Accueil
  2. Actu
  3. Eco Conso
  4. Ces 3.000 entreprises qui font l'économie française
2 min de lecture

Ces 3.000 entreprises qui font l'économie française

REPLAY / ÉDITO - Il y a un peu plus de trois millions d'entreprises dans notre pays. Mais toutes ne contribuent pas de la même façon à la croissance.

François Lenglet
François Lenglet
Crédit : Damien Rigondeaud
Ces 3.000 entreprises qui font l'économie française
00:03:35
François Lenglet & Loïc Farge
Je m'abonne à la newsletter « Économie »

L'Insee a dénombré 3,3 millions d'entreprises en France. Le fait marquant c'est que, sur toutes ces entreprises, 0,1% seulement créent la moitié des richesses du pays, réalisant 83% des exportations françaises et 70% des investissements de notre pays. Ça fait 3.000 entreprises, soit une entreprise sur mille seulement. C'est dire l'extrême concentration de l'économie française, qui repose largement sur ce cœur de 3.000 firmes.

Il y a 240 grandes entreprises (le CAC 40 bien sûr, et d'autres). Il y a ensuite 2.000 entreprises de taille intermédiaire (ETI) et des PME. Elles emploient au total 5 millions de personnes, et comptent donc pour 20% de l'emploi en France. Côté secteurs, il y a l'industrie (comme Michelin ou Peugeot-Citroën), le commerce (Auchan ou Carrefour) et les services aux entreprises (Dassault Systèmes).

Les régions riches plus riches qu'avant

Comment s'explique une telle concentration de l'économie française ? Ce sont les effets de la mondialisation de l'économie, qui favorise les regroupements et les fusions. Plus le marché est large, plus les entreprises luttent pour obtenir la taille critique, ce qui leur permet à la fois de baisser leurs prix, donc de convaincre les consommateurs, et d'étendre leur zone de distribution.

Ce mouvement est à l'oeuvre en France depuis la guerre. Il s'est encore accru avec la constitution du grand marché européen, et encore davantage avec l'union monétaire. L'union monétaire a fait grossir les forts, et mourir les faibles. Le plus étonnant, c'est que c'est vrai pour les entreprises de notre pays, mais aussi pour les régions. La concentration de richesses s'observe aussi au plan géographique.

80% des emplois de l'Internet sont créés dans quinze communes seulement

François Lenglet
À lire aussi

Ça veut dire que les régions riches sont plus riches qu'avant. C'est très net. On ne commente que les chiffres de la croissance française. Mais lorsqu'on regarde les PIB régionaux, on voit des disparités considérables, et de plus en plus accusées. Selon Eurostat, le PIB français a progressé de 8% entre 2007 et 2013, c'est-à-dire en gros depuis la crise. Mais bon nombre de régions sont en-dessous de cette moyenne.

La Franche-Comté, par exemple, lanterne rouge française, est en récession sur sept ans, à -1%, tout comme la Lorraine. La Bretagne est seulement à 2%, soit quatre fois moins que la moyenne nationale. Le Limousin est à zéro. À l'autre extrémité, l'Île-de-France est à 14%, bien plus que la moyenne.

Bienvenue dans un monde "polarisé"

C'est ce qu'on appelle la "polarisation" de la croissance. Au sein d'un grand marché, elle n'est plus uniforme, elle s'organise par pôle. Ces pôles attirent les entreprises, les investissements et le personnel qualifié. Toutes ces ressources humaines et financières délaissent les autres régions, en voie de désertification économique. Selon une étude du cabinet Roland Berger, 57% des emplois créés entre 2008 et 2012 l'ont été dans quatre métropoles seulement (Toulouse, Bordeaux, Nantes et Montpellier).

Plus spectaculaire encore, 80% des emplois de l'Internet sont créés dans quinze communes en France seulement. Bienvenue dans un monde "polarisé", où la croissance économique est de plus en plus concentrée.

La rédaction vous recommande
À lire aussi