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Le taux d'intérêt négatif, une anomalie financière qui se répand

REPLAY / ÉDITO - Rembourser moins que l'on emprunte : c'est à se demander si la finance ne devient pas un peu folle.

François Lenglet
Crédit : Damien Rigondeaud
Le taux d'intérêt négatif, une anomalie financière qui se répand
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Les taux d'intérêt négatifs, une anomalie financière qui se répand
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François Lenglet & Loïc Farge
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Un taux d'intérêt négatif, c'est tout simple. Une personne emprunte 1.000 euros, et en rembourse 999. Normalement, c'est le prêteur qui demande rémunération pour le risque qu'il prend et pour compenser l'inflation. En ce moment, c'est l'inverse. Le prêteur paye pour prêter son argent. C'est aberrant. Tout vient en fait de la Banque centrale européenne. Elle joue le rôle de banquier pour les banques. Les banques commerciales y déposent donc notre argent inutilisé. La BCE leur impose des taux d'intérêt négatifs pour les encourager à ne pas déposer d'argent chez elles, et à le prêter, afin de stimuler la croissance faiblarde de la zone euro. Elle pénalise l'argent qui dort. D'autres pays pratiquent cela pour les mêmes raisons : la Suède, le Danemark, le Japon, la Suisse.

Dans la zone euro, cela fonctionne assez peu. La reprise européenne n'est pas vigoureuse. Cela a eu des conséquences étonnantes. Parce que la Banque centrale, c'est le socle du système financier. Tout le monde se cale sur le niveau des taux d'intérêt qu'elle fixe. Du coup, les taux d'intérêt sont devenus négatif pour certains emprunteurs, les plus solides, comme les États ou les très grandes entreprises. Sur des échéances courtes (un an ou deux), l'État français emprunte à taux négatifs de quelques pouillèmes. Mais lorsqu'elle emprunte à dix ans, elle paye encore 0,60% de taux d'intérêt, ce qui est d'ailleurs très faible. Certains États, comme le Japon ou la Suisse, empruntent déjà à dix ans en taux négatifs (-0,4% en Suisse, par exemple). 

Des investisseurs prêts à perdre de l'argent

Et pour les particuliers ? Pas question pour l'instant, c'est interdit en France. Cela fonctionne pour le moment au Danemark. La première à en bénéficier a été une sexologue danoise, qui voulait monter son cabinet. Elle devait avoir un business plan solide. En France, on continue à payer son crédit avec des taux positifs, quelle que soit l'échéance.
On comprend qu'il y ait des emprunteurs à taux négatifs, mais des prêteurs ! Quel intérêt pour eux ? Ces investisseurs sont prêts à perdre de l'argent avec certitude. Ils seront remboursés moins qu'ils ont prêté. Cela ne peut s'expliquer que par une chose : ils anticipent une baisse des prix généralisée et mondiale, ce qu'on appelle la "déflation".
Dans un monde où les prix baissent, ça n'est pas si grave de perdre quelques millièmes, parce que l'argent servira de toutes façons à acheter plus de biens demain qu'aujourd'hui. Ces anticipations de déflation sont l'un des signes les plus préoccupants, car elles témoignent de l'état d'anémie dans laquelle végète l'économie européenne et celle du Japon.

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