Des contrôles plus ciblés et plus pointus. Depuis le 1er juin, les règles pour les chômeurs ont changé. Pour mener à bien ces nouveaux contrôles qui sont plus nombreux mais plus souples, France Travail a d'ailleurs recruté 300 personnes supplémentaires.
À Boves dans la Somme, une plateforme de contrôle a expérimenté cette réforme. L'espace est minimaliste, six bureaux les uns en face des autres. Cathy, conseillère spécialisée, a un doute sur le dossier d'une chômeuse qui crée son entreprise. Alors, elle lui passe un coup de fil.
Avec ce nouveau mode de contrôle, Cathy n'a plus les mêmes critères. Avant, une simple absence à un rendez-vous France Travail suffisait à radier purement et simplement un demandeur d'emploi. Désormais, elle regarde l'ensemble du parcours avant la sanction : une réduction de l'allocation de 30% minimum pendant un à deux mois.
Le système se veut plus individualisé, pour éviter d'interrompre l'accompagnement surtout pour les personnes les plus éloignées de l'emploi. Cathy ouvre un autre dossier. Sur son écran, de très nombreuses informations sur le parcours du demandeur d'emploi. C'est simple, la conseillère a accès à ses moindres faits et gestes, ou presque.
"Là, il y a un monsieur qui s'est inscrit. Nous vérifions le CV, s'il a fait des candidatures. Le contrôle n'est pas un flicage. En aucun cas on est là pour sanctionner", indique-t-elle au micro de RTL. En 2024, 610.000 contrôles ont été réalisés par France Travail.
Dans 17% des cas, les contrôles se soldent par une sanction. Pour l'éviter, les demandeurs d'emploi doivent prouver qu'ils cherchent du travail, avec des justificatifs, mais pas n'importe lesquels. "On a déjà eu des feuilles A4 pleines de tampons pour le porte-à-porte. On va demander un tampon à l'entreprise. Ça pour le coup, ça ne fonctionne pas parce que c'est trop facile et ça ne veut rien dire", explique Cathy.
Avec cette réforme, le contrôle peut aussi se retourner contre France Travail. "Cette personne n'a pas été vue depuis juillet 2024, elle n'est pas du tout dans les délais. France Travail ne respecte pas le droit à l'accompagnement. Le principe, c'est que je fasse une alerte à son conseiller référent pour remettre en place des plans d'action", détaille Laurie, l'une des conseillères. Au total, 600 agents spécialisés traitent chacun entre 30 et 35 dossiers par semaine.
L'ambition derrière cette réforme, c'est aussi de multiplier les contrôles. Passer à un million et demi d'ici deux ans. Cassandre et Vanessa sortent de l'agence France Travail de Courbevoie. Elles ont déjà été contrôlées et elles ont des avis bien tranchés.
"Il ne faut pas non plus que ça atteigne des extrêmes, à venir pointer ici tous les matins pour savoir ce qu'on fait, est-ce qu'on envoie des CV etc.", indique Cassandre. "S'il n'y a aucun contrôle, c'est la dérive à tout. On déclare qu'on est en recherche d'emploi alors qu'on est ailleurs, ça ressemble plus à des vacances indemnisées par France Travail", estime Vanessa.
Multiplier les contrôles, c'est le pendant de cette réforme. Sanctionner plus justement, mais sanctionner plus de monde. Mais pour les syndicats de France Travail, le recrutement de 300 nouveaux agents d'ici la fin de l'année reste insuffisant.
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