Café : comment expliquer la flambée des prix

Les Français en consomment chaque année plus de 5 kilos. Qu'il soit moulu, en grains ou en dosettes, le café fait, pour beaucoup, partie du quotidien. Mais ces dernières semaines, les prix flambent. "On n'a jamais vu ça d'ailleurs dans l'histoire du café. Il y a eu des pics déjà, généralement liés à la spéculation, explique Christophe Servell, vice-président du collectif de torréfacteurs, le "Collectif café". Mais là effectivement, l'Arabica, on est à +75% de en un an, et on a atteint encore +110%, pour le Robusta en un an."

Cela s'explique d'abord par une hausse de la consommation mondiale de l'ordre de "+3 à 5%". Mais parallèlement, le secteur observe des difficultés à suivre le mouvement. "La production tousse. Ces hausses impressionnantes des cours du café sont liées essentiellement à des problèmes de récolte dus au réchauffement climatique. On avait déjà eu une alerte l'année dernière avec le Robusta, parce qu'il y avait eu une sécheresse au Vietnam. On avait perdu de la production. Donc c'est un impact énorme, constate Christophe Servell. Et puis on a eu une gelée précoce au Brésil, il y a deux ans. Et depuis, il n'y a plus de gelée, mais il y a des sécheresses chaque année, donc les récoltes sont moins bonnes, les grains sont plus petits, il faut plus de grains pour faire des sacs. Et donc, effectivement, ça entraîne une diminution de la production."

Et d'ajouter : "On sait que dans une petite trentaine d'années, des sols, des surfaces agricoles dédiées au café auront disparu. Il fera trop chaud. Donc, on est sûr d'une chose déjà, c'est que le prix du café ne peut pas baisser. Les cours vont rester hauts et je pense qu'on n'a rien vu encore." Si rien n'est fait, la moitié des terres cultivées de café risquent de ne plus être utilisables en 2050. Il y a donc urgence à passer à un modèle de culture plus durable.

"Il faut se poser la question de savoir comment on a envie de boire son café et ce qu'on a envie de consommer. La consommation est un acte écologique, c'est aussi un acte politique. Ce qui est en train de se passer, c'est qu'avec la hausse des prix, il y a un écart de qualité qui se creuse encore entre le café dit industriel et le café "de spécialité", remarque Christophe Servell dans cet épisode de Tout savoir sur. Et donc, on va plutôt acheter du café de mauvaise qualité en allant dans les supermarchés parce que c'est là que ça s'achète encore à 90% et pas chez les torréfacteurs."

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