Droits de douane : pourquoi ne peut-on pas parler de krach boursier ?

Si le 8 avril a été une journée noire sur les marchés, on ne peut pas, à proprement parler, qualifier cette chute de "krach boursier".

Wall Street, New York (illustration)

Crédit : ANGELA WEISS / AFP

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Alors que les bourses du monde entier ont connu une journée noire, ce 7 avril, sur fond de guerre commerciale initiée par Donald Trrump, y a-t-il un risque de voir la panique prendre le dessus et tous les opérateurs de marché solder leur portefeuille sans discernement ? Autrement dit, faut-il craindre un krach boursier ?

Ce n'est pas vraiment ce qu'il s'est passé. On ne vit plus des jeudis noirs comme celui d'octobre 1929. On n'a pas connu une panique, mais plutôt une correction sévère. Ce sont les actions impactées par les mesures de Donald Trump qui ont dévissé l'automobile, la défense, le luxe, les banques.

Cela représente pas mal de monde évidemment, mais ce sont des ventes logiques. On appelle ça un "bear market", c'est-à-dire le marché de l'ours quand ça baisse. Et à l'inverse, quand ça monte, c'est le "bull market", un marché taureau à l'image de la sculpture qui est à l'entrée de Wall Street à New York.

On ne connaît plus les journées comme le 24 octobre 1929, parce que désormais, les autorités de marché financier ont mis en place des coupe-circuits, c'est-à-dire que lorsque les marchés baissent trop fortement, on arrête les cotations le temps que ça se calme.

Un krach boursier s'étend dans la durée

Mais c'est un sujet qui fait débat au sein des économistes depuis lundi. La plupart disent qu'on a connu une correction de marché et pas un krach, car si l'on commence à dire qu'on est peut-être en train de vivre un krach, on provoque le krach. C'est comme pour l'essence, si vous dites qu'il n'y a pas de risque de pénurie, tout le monde va faire le plein par précaution.

Un krach est un phénomène qui s'installe dans la durée en réalité, c'est ça la petite nuance. On a réécrit l'histoire bien sûr du lundi noir de 1987 ou du jeudi noir de 1929, la puissance d'un krach se mesure dans sa durée et il y a eu plusieurs jours terribles en 87 ou en 1929. Un tremblement de terre, puis des répliques.

On vient de vivre trois séances de suite de dégringolades boursières partout dans le monde. Le CAC 40 était à 8200 points il y a un mois. C'était un de ses plus hauts niveaux historiques. Un mois plus tard, on est à 6900 points. On est à 12% de baisse sur cinq jours. Chez Donald Trump, la semaine dernière, les marchés ont perdu 6.400 milliards de dollars de capitalisation boursière, c'est-à-dire deux fois le déficit de la France. C'est du jamais vu depuis le krach de mars 2000 quand la bulle internet avait explosé. Donc oui, il y a un parfum de krach qu'on a eu aussi en Asie la nuit dernière. A minima, on va dire que c'est un chaos technique.

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