L'industrie automobile japonaise est l'une des plus puissantes du monde. Son succès est symbolisé par la santé éclatante de Toyota, le numéro un mondial de l'auto, qui aura produit plus de 10 millions de véhicules en 2014, devant l'allemand Volkswagen et l'américain General Motors.
Toyota est une entreprise fondée et toujours dirigée par la famille Toyota, qui ne possède pourtant plus que 2% du capital. Le constructeur a réalisé 20 milliards d'euros de profits en 2014. Elle a été propulsée au premier rang par le vieux Eiji Toyoda, mort à 100 ans en 2013. C'est lui qui a révolutionné la production, en inventant ce qu'on a appelé le "juste à temps", la production sans stock, en calculant tout au plus juste et en responsabilisant les ouvriers pour améliorer les techniques.
C'est lui qui a lancé la première offensive à l'export, dans les années 70, aux États-unis. Avant lui, les voitures japonaises avaient la réputation de s'arrêter dans les côtes, ça n'aidait pas à les vendre. C'était l'époque où le "made in Japan" était synonyme de qualité médiocre, de pacotille. Toyoda a fait de la Corolla la voiture la plus vendue de tous les temps aux États-unis. Aujourd'hui encore, les usines de Toyota sont les plus productives du monde, avec celles de Nissan, désormais alliée à Renault.
La puissance de ces entreprises contraste avec l'autre secteur clé pour le Japon, l'électronique. Les Japonais étaient les rois du monde il y a 25 ou 30 ans. Souvenez-vous, les walkman, les lecteurs de cassettes, les téléviseurs, les caméscopes, les lecteurs de CD... tout était japonais. L'entreprise qui symbolisait le secteur, c'était Sony, elle aussi dirigée par un patriarche révéré ici, Akio Morita. Sony avait construit l'une des marques les plus connues chez nous, en Occident, à force d'innovation technologique et dans le design.
Elle a subi deux tornades. La première, c'est internet et la révolution numérique, venue d'Amérique, qui a balayé le savoir-faire nippon, les Sharp, Matsushita, Panasonic et autres, et bien sûr Sony. L'émergence et le triomphe d'Apple a porté le coup de grâce. Les Japonais n'ont pas réagi à temps. L'autre coup de tabac, c'est la montée en puissance de la Chine industrielle, qui a laminé les unités de production de l'archipel, avec des coûts bien plus faibles. Aujourd'hui, il ne se fabrique plus un téléviseur au Japon. Sony a même abandonné les téléphones portables, qu'il fabriquait avec Ericsson. Les industriels nippons de l'électronique sont restés debout, mais ils sont plus petits et confinés à un rôle de sous-traitants, en particulier pour Apple, qui leur a volé la vedette et les marges.
Qu'est ce qui explique ces destinées si contrastées, entre l'automobile et l'électronique, à partir d'un même pays, d'un même modèle social ? L'automobile a une chance. C'est une industrie qui ne peut pas être délocalisée trop loin, parce les produits sont trop lourds et volumineux pour être transportés. Autrement dit, les automobiles sont produites sur le continent où elles sont achetées. Du coup, les Japonais ont pu exporter leurs usines, et n'ont pas subi l'offensive de l'atelier du monde qu'est devenue la Chine pour l'électronique.
Ensuite, l'auto n'a pas subi de révolution technologique aussi forte que le monde de l'image et du son. La bataille de la voiture se gagne non pas sur les ruptures mais sur l'amélioration des techniques de production et la qualité. Et c'est là que les Japonais sont les meilleurs.
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