"Ça fait 14 ans que l'industrie agroalimentaire propose des hausses de prix aux Français", estime Michel-Édouard Leclerc

Les 12.000 entreprises, agriculteurs et industriels regroupés dans la filière agroalimentaire française ont rendu publique une lettre, le 26 avril, dans laquelle ils dénoncent "la guerre des prix", qu'ils qualifient de "mensonge" et d'"hypocrisie qui met toute la filière en danger".

"Je ne comprends pas les mots de la tragédie, réagit Michel-Édouard Leclerc. Si vous regardez ce qui émane de ces propos : la plupart n'ont pas de raison de se plaindre. Les prix en France sont à peine dans la moyenne européenne. Tout ça est une réponse à une condamnation pour nombre d'entre eux pour entente, comme le cartel des yaourts qui (...) entubait les consommateurs français (...) C'est un effet de manche qui consiste à désigner l'adversaire mais ça ne trompera pas son monde".

Les auteurs de cette lettre ouverte dépeignent un marché qui met en danger "les exportations, les investissements, la recherche et les emplois". Des accusations balayées par le PDG de E.Leclerc : "Le tableau est noir mais pas à cause de la grande distribution. Si c'est mieux à l'étranger, on devrait avoir une balance commerciale excédentaire. Nos industriels feraient un carton (...) Je crois même que la distribution française est celle qui achète le plus national et le plus cher. Nous achetons plus cher que la plupart des distributeurs européens. Les distributeurs français rémunèrent mieux leurs agriculteurs même si ça n'est pas suffisant. L'agriculture vit un moment difficile et il faut s'employer à l'aider. Par contre, l'industrie n'a pas de raison de crier au loup. Ça fait quatorze ans qu'elle propose des hausses de prix aux Français".