"Trump a tout à perdre" dans les élections de mi-mandat, explique Marjorie Paillon sur RTL

Depuis le 20 janvier dernier, l'actualité est dominée par un homme : Donald Trump. Le président des États-Unis, toujours aussi imprévisible, fait parler de lui chaque jour avec ses décisions brutales et ses voltefaces : immigration, avortement, taxes douanières, Ukraine, Poutine… Ses partisans l'applaudissent, mais ses détracteurs s'interrogent, s'inquiètent.

Cette division se reflète dans les sondages, comme l'explique sur RTL Marjorie Paillon, spécialiste de la politique américaine. Selon elle, Donald Trump connaît une baisse de popularité par rapport à la première année de son premier mandat. "Deux tiers des démocrates continuent de le détester, tandis que deux tiers des républicains l'adorent", précise-t-elle, ajoutant qu’il est intéressant d'examiner la situation chez les électeurs indépendants. Un sondage réalisé avant le fameux clash dans le bureau ovale entre Volodymyr Zelensky et Trump, montre que la situation s'est inversée : "Deux tiers des électeurs indépendants commencent à se poser des questions sérieuses."

Et cela tombe mal : "Nous sommes à un an et demi des élections de mi-mandat, une élection cruciale pour Trump. Les candidats commencent à faire campagne, que ce soit pour le Parti démocrate ou républicain. Ce sera une élection où Donald Trump a tout à perdre." En novembre 2026, le tiers du Sénat sera renouvelé. "Il y a un véritable enjeu : si les Républicains remportent plus de sièges que les Démocrates, certains candidats pourraient ne pas vouloir se réclamer de Trump, ce qui pourrait arriver jusqu’aux oreilles de ses proches conseillers."

Un revirement pro-russe

Marjorie Paillon souligne, par ailleurs, un revirement total de la politique étrangère de Trump. "C’est un revirement absolu en termes de doctrine diplomatique. Entendre un président américain utiliser autant de langage venu du Kremlin, c’est inquiétant." Elle explique que plusieurs justifications circulent parmi ses partisans, comme Mike Johnson, membre du Parti républicain à la Chambre des représentants, qui prône le cessez-le-feu.

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Mais, sur ce point, certains républicains, comme John Thune, chef du groupe républicain au Sénat, émettent des réserves. "Attention, on est en train de prendre une direction dangereuse", avertit-il. Pour Thune, traiter Zelensky de dictateur n’est pas acceptable. Lui serait plutôt partisan d'un retour de l'Ukraine à la table des négociations.

Concernant les droits de douane, Marjorie Paillon résume la situation en ces termes : "On a l’impression d’assister à une série dans la série." Les droits de douane devaient s’appliquer dans les 24 heures, mais un accord a été trouvé avec le Mexique et le Canada dans ce délai." Le prétexte ? Il faut augmenter les dépenses de défense pour sécuriser les frontières et lutter contre le trafic d’opiacés." Cependant, elle ajoute que dans 30 jours,"
un nouveau bilan sera fait, et les discussions reprendront." Selon elle, cette dynamique entre menaces et sanctions semble être devenue une habitude.

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