"Monuments Men" : "Le film raconte une mission profondément noble et humaine", dit Jean Dujardin

WEB SÉRIE (2/12) - Jean Dujardin joue aux côtés de Matt Damon, Cate Blanchett ou encore George Clooney dans "Monuments Men", le dernier film réalisé par ce dernier.

Dans Monuments Men, George Clooney s’inspire de l’histoire vraie d’une brigade de passionnés d’art envoyés récupérer des œuvres dérobées par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale. Jean-Claude Clermont, le lieutenant incarné par Jean Dujardin, est le seul personnage du film totalement fictionnel. George Clooney, Matt Damon, Cate Blanchett, Bill Murray ou encore John Goodman, qui partagent l’affiche du film, jouent pour leur part des rôles inspirés de protagonistes réels.

“Je ne sais pas si George Clooney a écrit le rôle pour moi. Ce serait un peu présomptueux de dire ça”, reconnaît Jean Dujardin. Le personnage de Cate Blanchett, Rose Valland (conservatrice au musée du Jeu de Paume à Paris pendant l’Occupation et membre de la Résistance, ndlr) a réellement existé. Il y a des personnages en France dont on ne parle pas beaucoup, comme Jacques Jaujard. C’était le directeur du Louvres à ce moment là et il a fait beaucoup de choses. C’était un véritable héros. Moi, j’apporte ma petite pierre. Je symbolise peut-être l’État français, qui a besoin d’aller récupérer ces oeuvres.”

La guerre en toile de fond

“Je ne connaissais pas cette histoire. C’est étonnant qu’elle ne soit sortie qu’en 2006 (année de parution du livre Monuments Men de l’auteur américain Robert Edsel, dont s’inspire le film de George Clooney, ndlr). C’est comme si on n’avait pas intérêt à en parler, souligne Jean Dujardin. On a encore retrouvé des tableaux à Munich il n’y a pas très longtemps, et on en retrouvera encore - malheureusement, parce qu’on aurait dû le faire avant, et heureusement, parce qu’il faut les restituer.”

“C’est ce que raconte le film : une hémorragie qu’il faut arrêter, parce qu’Hitler a décidé d’effacer une part de l’humanité, d’effacer notre histoire à tous, explique-t-il encore. Ce n’est pas étonnant que George ait adapté ce bouquin. On sait qu’il y a un engagement chez lui. Je pense que si on vient voir ce film en s’attendant à un film de guerre, on se plante. La guerre est une toile de fond. C’est une mission profondément noble et humaine.”

Un Français choyé par ses collègues Américains

Jean Dujardin est apparu complice aux côtés de George Clooney et du reste de l’équipe pendant toute la promotion du film. “Ça me fait rire de me retrouver sur ces tournages, d’être dans la confidence avec eux le soir quand on va au restaurant, de partager cette tournée qu’on vient de faire, qui était assez incroyable, explique-t-il. Je crois qu’il faut garder ça pour bien en profiter.”

Oscarisé en 2012 pour son rôle dans The Artist, Jean Dujardin continue de tourner outre-Atlantique. Il figure également à l’affiche du Loup de Wall Street, le dernier film de Martin Scorsese, sorti en décembre 2013. “C’est un cadeau de la vie, en deux ans, de tourner avec Scorsese puis avec toute cette équipe, reconnaît-il. Je suis extrêmement gâté et flatté. Mais je ne vais pas m’y habituer. C’est un peu schizophrénique. Je garde cette espèce de second degré. Je me dis que ce n’est pas moi, c’est un autre Jean qui vit sa petite secousse américaine.”

Jean Dujardin veut encore tourner en France

Malgré son succès, l’acteur révélé aux côtés d’Alexandra Lamy dans Un gars, une fille au début des années 2000 n’envisage pas de quitter la France pour les États-Unis. “Culturellement, ça n’irait pas du tout. Le côté ‘good to see you’ m’emmerde un peu”, plaisante-t-il.

“Je le dis et je le répète : j’habite en France, je veux tourner ici, souligne encore Jean Dujardin. Je continue à chercher des rôles et ce n’est pas facile. C’est pour ça que je tourne peu. Pour Monuments Men, encore fallait-il que le projet soit intéressant - si j’avais été le méchant français ou l’idiot de service, ça ne m’intéressait pas. Là, l’entreprise était noble.”