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L'entrée du collège Stanislas à Paris, le 17 janvier 2024
Crédit : THOMAS SAMSON / AFP
Alors que la ministre de l'Éducation nationale et des Sports est au cœur d'une polémique sur la scolarisation de ses enfants dans le privé, Mediapart a dévoilé, mardi 16 janvier, un rapport de l'Inspection générale de l'Éducation nationale, daté de juillet 2023, qui concerne l'établissement privé Stanislas où ils sont scolarisés.
Situé dans le 6ᵉ arrondissement, cet établissement privé sous contrat accueille des élèves de la maternelle aux classes préparatoires. L'école Stanislas avait déjà fait l'objet de plusieurs enquêtes journalistiques entreprises notamment par Mediapart, L'Express et Le Monde. À la suite de ces articles, l'établissement a fait l'objet d'une enquête administrative.
Le rapport de cette enquête, long de 30 pages, dénonce des "dérives" dans l'établissement après avoir "entendu ou rencontré 106 personnes pour la conduite de l'enquête". Les témoignages proviennent de membres et d'anciens membres de la communauté éducative de Stanislas.
Les établissements privés sous contrat sont contraints par la loi de respecter la liberté de conscience des élèves et des professeurs. L'enseignement religieux doit y être facultatif. Pourtant, selon le rapport, "l'assistance aux cours religieux est obligatoire" à Stanislas, ce qui "n'est pas conforme à la loi Debré", précise l'Inspection générale. Une formation qui s'apparente pour certains parents à du "prosélytisme".
Lors de ces cours de catéchèse, certains intervenants auraient tenu devant les enfants des propos anti-avortement, homophobes, promouvant notamment les thérapies de conversion, confirme le rapport. "Certains catéchistes expriment des convictions personnelles qui outrepassent les positions de l'Église catholique, par exemple sur l'IVG en tenant des propos remettant en cause la loi ou susceptibles d'être qualifiés pénalement sur l'homosexualité ", précise les rapporteurs.
"La gravité des propos est minimisée par l'encadrement et leur possible impact psychologique sur des adolescents n'est pas pris en compte", poursuivent-ils.
Le rapport de l'Inspection générale de l'Éducation nationale pointe également du doigt le sujet de la sexualité qui est trop peu abordé, que ce soit lors des cours sur la reproduction en SVT ou lors des séances d'éducation à la sexualité.
"Le parti pris de certains professeurs de SVT de ne pas parler des IST, les propos tenus lors des conférences d'éducation à la sexualité sur les dangers de la contraception chimique et enfin les dérives relevées en catéchèse sont susceptibles de porter atteinte à la santé des élèves", peut-on lire dans le rapport.
À la suite de la publication du rapport par Médiapart, la mairie de Paris a fait savoir qu'elle suspendait "à titre conservatoire" le financement obligatoire de l'école sous contrat avec l'État. La Ville de Paris a versé, au titre de l'année scolaire 2022-2023, une subvention d'"un montant de 1.373.905 euros".
D'autres personnalités politiques, telles que les sénateurs Ian Brossat (PCF) et Pierre Ouzoulias (PCF), ont demandé à "mettre fin au conventionnement dont bénéficie cet établissement".
De son côté, la direction de l'établissement assure "prendre acte des 14 préconisations du rapport" tout en ajoutant que "les inspecteurs généraux ne confirment pas les faits d'homophobie, de sexisme et d'autoritarisme mis en avant par les articles de presse".
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