ZEvent 2024 : pourquoi le marathon caritatif sur Twitch s'ouvre sur fond de polémique

ZEvent, c'est l'événement caritatif incontournable sur la plateforme Twitch. En 2022, les streamers, des vidéastes plus ou moins amateurs qui se livrent à des directs de parfois plusieurs heures quotidiens pour divertir ou informer les internautes, avaient récolté plus de 10 millions d'euros pour l'association Action contre la faim.

Après une pause d'un an, le marathon caritatif revient du 6 au 8 septembre 2024 et propose une nouvelle formule. Une quarantaine d'influenceurs seront rassemblés à Montpellier tandis qu'une centaine d'autres participeront à distance. 

Sélectionnés uniquement sur leurs audiences et leur nombre d'abonnés, la liste de ces derniers a été révélée il y a quelques jours. La présence de certaines personnalités a créé une vive polémique. 

En effet, des internautes dénoncent la présence de streamers accusés de propos racistes, misogynes ou se livrant au harcèlement. Ce n'est pas la première fois que l'événement s'illustre par une absence de prise en compte des problématiques liées aux minorités. Déjà en 2021, ZEvent avait été marqué par une polémique : l'une des streameuses avait été visée par une vague de cyberharcèlement après avoir dénoncé le comportement misogyne de l'un des participants. 

Aucune charte de comportement à respecter

"Depuis cette vague de haine, on leur dit comment faire, déplore Nat'ali, streameuse et militante féministe, contactée par RTL.fr. Ils n'ont pas de charte de bonne conduite, ils estiment que ce n'est jamais de leur responsabilité de faire le tri alors que d'autres évènements n'hésitent pas à interdire des influenceurs qui ont eu des comportements limites."

À terme, Nat'ali considère que les personnes en charge de l'événement pourraient conduire ce dernier à sa propre perte : "À force de tolérer des influenceurs avec de tels comportements, les personnes susceptibles de subir des discriminations vont s’éloigner du ZEvent. Au final, ils risquent de perdre leur public".

Sur X (ex-Twitter), l'association NousToutes a aussi dénoncé le casting de l'événement : "Ne pas avoir de personne problématique parmi ses participant.es, ça implique de vérifier chaque candidature, et pas uniquement celles qui viennent sur place. On ne peut pas se baser que sur des chiffres, sans vérifier le contenu et les potentielles accusations."

À l'initiative du ZEvent, on retrouve Adrien "ZeratoR" Nougaret. Dans une interview accordée à nos confrères de l'AFP, il tente de répondre aux critiques : "Je ne minimise pas du tout ce qu'ont pu dire les gens". S'il admet que "c'est très difficile de juger, de mettre une limite", il plaide pour un "droit à la rédemption".

Le ZEvent avait marqué une pause en 2023 pour donner à ses créateurs du recul par rapport à "la polarisation des réseaux sociaux" mais aussi la pression de faire "toujours plus loin, toujours plus fort", selon son fondateur.

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