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Une personne âgée dans illustrations dans un Ehpad du Maine-et-Loire (image d'illustration)
Crédit : Jean-Michel Delage / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
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Ils sont de plus en plus nombreux à être victimes de l'isolement social. En France, quelque 750.000 seniors sont en situation de "mort sociale", alerte l'association Les Petits Frères des pauvres, dans une étude CSA réalisée en avril 2025 par l'association et dévoilée ce mardi 30 septembre. Ce nombre est en forte hausse (+150%) depuis ces huit dernières années.
Les termes de "mort sociale" désignent la forme la plus avancée de l’isolement social, comme "l’absence quasi totale de contacts avec les quatre cercles de sociabilité : famille, amis, voisinage, réseaux associatifs", précise l'association.
Plongées dans une solitude extrême, ces personnes représentent 4% des 18 millions de plus de 60 ans. Ils n'ont aucun contact avec de la famille, des amis, le voisinage ou des associations. Leur nombre a augmenté de 42% par rapport au précédent baromètre de 2021, année du Covid.
En 2017, elles n'étaient "que" 300.000 dans cette situation. Selon l'association, plusieurs facteurs accentueraient cette situation : être sans famille proche, ne pas utiliser internet, avoir des revenus faibles ou encore être en perte d'autonomie sont des facteurs de risques menant à la "mort sociale".
Ca me ferait tellement du bien de pouvoir parler à quelqu'un
Isabelle, 67 ans
Dans l'émission Les auditeurs ont la parole, Isabelle, 67 ans, a confié connaître cette "mort sociale". Les seules interactions se produisent quand cette habitante d'Eure-et-Loir va "faire ses courses". Sans famille, avec des parents décédés, elle a raconté "ne voir personne". "Je suis pourtant mariée, mais c'est comme s'il n'y avait personne près de moi (...) Je n'ai personne à qui parler, ça me ferait tellement du bien de pouvoir parler à quelqu'un", a-t-elle témoigné.
Le samedi et le dimanche, c'est très dur quand on est seul
Nathalie, 57 ans
L'auditrice s'est livrée sur RTL : "Je suis en grande souffrance, je suis vraiment au bout du bout. Si je ne fais pas de bêtise, c'est parce que j'ai un petit chien. Je ne veux pas le laisser tout seul. Je lui parle, comme si je parlais à un être humain."
Ce témoignage a interpellé une autre auditrice. Nathalie, 57 ans, vit à Nancy. "Cela fait quelques années que je suis vraiment seule. Je souffre de solitude", a-t-elle exprimé. "Bien sûr, la semaine je m'occupe, j'entreprends des cours de piano débutant - c'était un rêve d'enfant - je fais du dessin et un peu d'anglais, mais le weekend, si vous saviez... Le samedi et le dimanche, c'est très dur quand on est seul", a-t-elle partagé.
Le témoignage d'Isabelle et de Nathalie ne sont pas des cas isolés, comme peut l'attester Romy. Cette habitante de la région de Nantes est engagée auprès de l'association Les Petits Frères des pauvres et s'occupe du numéro d'appel gratuit et anonyme de l'association, "Solitud'écoute" (0 800 47 47 88).
Selon elle, cet isolement "fait froid dans le dos". "Le but de ce numéro est de parler de ce que les gens ont envie de parler, de leur détresse, de leur situation ou d'avoir une simple discussion", a-t-elle expliqué. "Certains souhaitent juste de parler pendant une vingtaine de minutes, mais cela peut durer plus longtemps, en fonction de l'état psychologique de la personne et de sa détresse", a-t-elle ajouté.
Ce qu'on fait dans nos vies, jeunes, ne nous protège pas de cette mort sociale qui peut toucher tout le monde
Romy, membre de l'association Les Petits Frères des pauvres
Si Romy a décidé d'apporter ce soutien téléphonique, c'est parce qu'elle a "toujours eu à cœur de faire entendre les gens qu'on n'entend jamais". "Il y a une notion de justice. Quand on est jeune, on a tout un tas de privilège que les gens âgés n'ont pas. Puis un jour, ce sera peut-être à mon tour", a-t-elle témoigné. "Ce qu'on fait dans nos vies, jeunes, ne nous protège pas de cette mort sociale qui peut toucher tout le monde", a-t-elle rappelé.
Témoin de cette solitude sociale, Josie a été confrontée à celle de son père. "La solitude use les êtres humains. Quand le moment fatidique de partir arrivait, mon père disait toujours : 'Vous avez bien encore cinq minutes ?'. On essayait de repousser l'échéance, mais on était bien obligé de s'en aller", a-t-elle relaté. Et de conclure : "Pour tous ces gens qui sont seuls, lorsque vous les quittez et qu'ils vous demandent de rester encore cinq minutes, accordez-leur ce temps".
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