Samedi 14 novembre, dans une forêt montagneuse - qui ressemble aux paysages du Massif central - du sud-ouest de la Pologne, quatre scientifiques, armés de détecteurs de métaux, de radars à pénétration et d'un magnétomètre pour mesurer les champs magnétiques, doivent ausculter les profondeurs du sol. Après soixante-dix ans de légende, vont-ils percer le mystère de "train d'or nazi" qui hante la Basse-Silésie ?
La fièvre a été relancée fin août quand deux obscurs chercheurs de trésor (polonais et allemand) ont déposé aux autorités locales un dossier établissant la localisation sous le sol d'une masse sombre de 150 mètres contenant "des objets de valeur et des métaux précieux". Avec cette déclaration, les deux hommes sont assurés de toucher 10% du potentiel trésor.
Tout s'est alors emballé. D'autres amateurs de trésors ont débarqué. Le congrès juif mondial a exigé qu'on programme de restituer les biens spoliés. Les médias polonais sont devenus fous et ont parlé de 300 tonnes d'or et de centaines de millions d'euros. Des chiffres qui n'ont aucun sens, car ce train est un fantôme. On ne sait même pas s'il a existé.
Si la légende du "train blindé" a résisté à tant de décennies, c'est qu'il existe à deux ou trois kilomètres de là, sous un château, un interminable labyrinthe sous terrain. C'est là qu'en 1943, l'architecte d'Hitler avait ordonné qu'on creuse une ville sous la terre pour résister aux bombardements alliés. La légende dit que c'est dans un ces tunnels détruits par les nazis lors de leur fuite que le train a disparu. Il serait entré dans le complexe et ne serait jamais ressorti.
Le conservateur général des monuments historiques polonais, qui est sensé nous aidé à y voir plus clair, au contraire en rajoute. "L'information de la localisation du train a été donnée oralement par une personne qui a camouflé le train. La personne a révélé le secret sur son lit de mort en faisant l'esquisse de l'endroit où était caché ce train", raconte-t-il.
Les historiens sont assez agacés par les déclarations sans preuve probante avancées par les officiels polonais et par ces chercheurs d'or. On retrouvera peut-être un train d'armement, disent-il, mais de l'or et des biens spoliés, ils n'y croient pas. Depuis soixante-dix ans, aucun document d'archives nazies exhumées, disent-ils, ne fait état d'un tel train chargé d'or.
Les historiens contactés en France et en Pologne penchent plutôt pour une opération de communication de cette région reculée, pour remplir les hôtels de touristes amateurs de légende.
Commentaires
Afin d'assurer la sécurité et la qualité de ce site, nous vous demandons de vous identifier pour laisser vos commentaires.
Cette inscription sera valable sur le site RTL.fr.