Plus de 11 millions de personnes, soit un cinquième de la population française, éprouvent des difficultés à se chauffer et s'éclairer, selon une évaluation de l'Observatoire national de la précarité énergétique (ONPE).
Sont actuellement considérés en précarité énergétique les quelque quatre millions de foyers, soit environ huit millions de personnes, consacrant plus de 10% de leurs revenus à leurs dépenses en énergie au sein de leur logement.
Mais cette définition, résumée par la notion de taux d'effort énergétique, est jugée trop approximative par l'ONPE.
"Elle fera regarder comme précaires des habitants qui ne se soucient pas vraiment de leur facture et négligera d'autres dont l'effort n'est réduit qu'au prix d'une auto-restriction qui menace leur bien-être", relève son président, Jérôme Vignon, cité dans le rapport.
L'ONPE propose dès lors de combiner plusieurs indicateurs, comme le taux d'effort, le niveau de revenus, les comportements (moins se chauffer pour faire des économies, par exemple) et le ressenti du froid (en raison notamment d'une installation de chauffage insuffisante ou d'une mauvaise isolation).
Sur cette base, "l'ensemble des populations en situation de précarité énergétique dans leur logement serait de l'ordre de 5,1 millions de ménages (et 11,5 millions d'individus), soit environ 20% de la population totale", souligne-t-il.
Face à cette situation, l'observatoire réclame l'instauration d'un chèque énergie élargi à toutes les énergies, quel que soit le type de chauffage, alors que les tarifs sociaux sont aujourd'hui limités à l'électricité et au gaz.
Ce nouveau dispositif et son financement sont actuellement en discussion dans le cadre du projet de loi sur la transition énergétique, en examen à l'Assemblée nationale.
"L'urgence, c'est d'aider à présent les plus démunis à payer leur factures car l'impayé fait peser le risque de la coupure", a prévenu Bruno Léchevin, le président de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe), évoquant "un outil de solidarité nationale".
"Penser pouvoir réussir la transition énergétique et écologique sans traiter la question sociale, ce serait prendre un risque d'échec majeur", ajoute-t-il.
L'ONPE estime aussi indispensable de continuer à soutenir la rénovation énergétique des logements des ménages modestes.
"Pour les ménages aux ressources modestes, le principe de la subvention publique est incontournable, leur capacité contributive étant très limitée voire inexistante", souligne-t-il.
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