En plein scandale avec l'affaire Weinstein, les langues se délient dans le milieu politique. Cette fois, c'est le député de Moselle Christophe Arend La République en Marche (REM) qui est visé par une plainte de son ex-assistante parlementaire pour harcèlement sexuel et agression sexuelle, selon Franceinfo qui a recueilli le témoignage de la jeune femme.
Marie (prénom d'emprunt), âgée de 29 ans, accuse notamment le député de lui avoir "pincé les deux seins" et d'avoir "tout fait pour (la) faire craquer" en multipliant "les remarques sexistes" et les gestes déplacés. "Une fois, il arrive et m'enfonce un doigt dans la bouche en mimant une fellation et en me disant : 'T'as une jolie bouche, fais voir ce qu'elle sait faire et toc, voilà'", ajoute-t-elle.
Directrice de campagne de Christophe Arend lors de la campagne des législatives, elle est ensuite embauchée comme assistante parlementaire de celui qui est propulsé sous le feu des projecteurs après avoir battu le n°2 du FN Florian Philippot. "Je pensais que nos rapports deviendraient beaucoup plus professionnels au moment où il y aurait un contrat de travail. Je pensais que je serais davantage protégée", explique-t-elle.
Encouragée par les multiples dénonciations dans le sillage de l'affaire Weinstein, Marie s'est finalement décidée à porter plainte, pensant qu'il "faut que la honte change de camp".
De son côté Christophe Arend "conteste les faits" et il a "pour sa part déposé plainte pour dénonciation calomnieuse", a indiqué son avocate vendredi dans un communiqué. "De telles accusations sont graves et entachent considérablement l'honneur et la dignité de monsieur Christophe Arend", a réagi l'avocate du député, en assurant que celui-ci avait "confiance dans la justice de son pays, qui saura établir la vérité sur les faits qui lui sont reprochés".
Le groupe La République en Marche a pris acte des accusations portées à l'encontre de Christophe Arend" rappelant que "toute forme de violence et de harcèlement est intolérable. Il appartient à la justice et à elle seule de faire la lumière".
Le président de l'Assemblée nationale, François de Rugy, a rappelé
vendredi soir qu'il existait à la Chambre basse "un référent permettant
aux collaborateurs de députés d'évoquer des situations de harcèlement ou des
comportements inappropriés". Le président a conclu son communiqué en
insistant que le fait que les députés mis en cause, s'ils doivent bénéficier de
la présomption d'innocence, "ne sauraient bénéficier d'aucun statut
particulier".
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