Terrorisme : les "vrais-faux" passeports, nouveau cheval de bataille de Bernard Cazeneuve

C'est la nouvelle arme des terroristes. Au moins deux des kamikazes du 13 novembre étaient en possession d'un faux passeport irakien qui leur a permis de se mêler sans difficulté au flot des migrants. Une méthode de plus en plus répandue alors que les terroristes utilisent de vrais-faux passeports pour passer inaperçus et traverser les frontières sans être inquiétés.

Cette lutte est devenue le nouveau cheval de bataille de la France et de Bernard Cazeneuve. En première ligne sur cette question, le ministre de l'Intérieur a demandé avec insistance à l'Union européenne de finaliser dans l'urgence son idée de "task force", une unité spéciale pour lutter contre ces faux documents devenus la hantise des autorités alors que personne ne veut parier sur l'efficacité des gardes-frontières grecs ou italiens. "Daesh a récupéré en Irak, en Syrie, en Libye, et monter une véritable industrie du faux document. Cette "task force" européenne, que j’appelle de mes vœux, est donc centrale sinon nous n'aurons pas fini de disserter après les drames sur les trous dans la raquette et l'efficacité des services de renseignements de tel ou tel pays", a-t-il commenté lors du Conseil européen des ministres de l'Intérieur à Amsterdam.

Si Bernard Cazeneuve anticipe déjà le pire, c'est qu'il sait que les chiffres sont alarmants. Au total, pas moins de 225.000 passeports irakiens sont dans la nature, dont 180.000 volés vierges.Un chiffre qui pourrait être équivalent en Syrie ou en Libye alors que les services de renseignement ont noté que des lots de documents volés avaient été détectés en Turquie.