Stéphane Richard : "Il faut un outil efficace pour lutter contre le cyber-jihadisme"
GRAND JURY - Le PDG d'Orange se félicite des investissements réalisés pour s'opposer à la menace jihadiste sur Internet.
Depuis les attaques de début janvier, le gouvernement a fait de la lutte contre le jihadisme, et notamment sur Internet, une priorité. Pour parvenir à contrer efficacement cette nouvelle menace, les opérateurs de télécommunications ont largement été mis à contribution.
"Un dispositif légal d'interception administrative [écoute et interception de mails] existe déjà grâce à une loi de 1991, régulièrement renforcée", explique Stéphane Richard, le PDG d'Orange. Mais "pour que la campagne contre le prosélytisme fonctionne, il faut un outil efficace."
Orange peut maintenant bloquer plusieurs milliers de sites
Résultat, Orange a investi pour moderniser son arsenal. "Nous avions un dispositif qui nous permettait de bloquer jusqu'à 20 sites faisant l'apologie ou la promotion du terrorisme par jour et 1.000 au total, nous avons monté cette capacité à plusieurs milliers de sites." Orange a accédé aux demandes des pouvoirs publics "en investissant pour mieux repérer et bloquer ces sites."
Pour autant, le problèmes des applications évitant l'usage des réseaux traditionnels, telles que Viber, Skype ou encore Whatsapp, continue de se poser. En clair, les opérateurs français et européens ont agi assez largement contre le cyber-jihadisme, mais ne sont pas les seuls moyens de communication utilisés par les jihadistes.
Les flux de ces logiciels et applications "sont encryptés, donc les systèmes d'interception légales ne fonctionnent pas", explique Stéphane Richard. "Ces gens là doivent donc traiter directement avec les autorités", continue-t-il. "C'est pour cela que le Premier Ministre anglais, David Cameron, a menacé de fermer directement ces sites."
