L'atmosphère est électrique, ce vendredi 6 mars, à Sivens dans le Tarn. Les élus du conseil général se réunissent à Albi pour décider quelle suite donner au fameux barrage qui suscite la colère des écologistes. Le projet a été provisoirement enterré, après la mort du jeune manifestant Rémi Fraisse. Depuis plusieurs jours, les "pro", c'est-à-dire les agriculteurs et les anti-barrage s'affrontent.
Le gouvernement a interdit toute manifestation pour éviter les débordements. Deux projets s'affrontent. Première option : maintenir un barrage, mais version "allégée". Il disposera d'un réservoir deux fois plus petit qui serait déplacé 330 mètres plus haut que le projet initial. L'avantage est que cela épargnerait une partie de la zone humide. Cette zone abritait une centaine d'espèces protégées.
Cependant, ni les "pro", ni les anti-barrage ne veulent de cette solution. Les uns trouvent que ce serait trop petit, les autres que ce barrage est superflu. En revanche, ce serait l'option choisie par le président socialiste du conseil général du Tarn, Thierry Carcenac et par le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll. Le coût total s'élève à près de 6,5 millions d'euros.
C'est environ le même budget pour la seconde hypothèse. L'objectif est de construire des petites retenues d'eau le long de la rivière. Il y en aurait quatre : une à Sivens et trois autres un peu plus loin.
Cette idée est totalement rejetée par les pro-barrage mais, elle pourrait presque convaincre certains "anti". Seulement ils veulent d'abord la preuve que les besoins en eau ne peuvent être satisfaits par les retenues déjà existantes.