2 min de lecture
"Si ça arrive, je serai prêt" : à Paris, la simulation grandeur nature d'une crue centennale
Un exercice grandeur nature s'est achevé à Paris ce vendredi. Il visait à simuler une crue centennale plus importante encore que celle de 1910.
Une vue de la Seine à Paris (illustration).
Crédit : ©Anadolu Agency / Anadolu Agency via AFP
Je m'abonne à la newsletter « Infos »
Des stations de métro inondées, des Parisiens dans des barques ou sur des ponts de fortune : ce n'est pas un scénario de film mais des souvenirs de la crue de 1910. Parce qu'une telle crue n'est pas à l'abri de se reproduire, un exercice grandeur nature s'est achevé à Paris ce vendredi 17 octobre. Dans cette simulation, la crue dure depuis plusieurs semaines et le niveau de la Seine doit ce jour-là dépasser celui historique de 1910, pour atteindre 8,60 mètres.
Pour mettre les participants à l'exercice dans l'ambiance, un faux journal télévisé est diffusé en début de journée : "Bonjour à tous, bienvenue sur France 7. Nous sommes le lundi 13 mars 2026, il est 8h30. Cette nuit, la Seine a franchi les 7m10 à l'échelle d'Austerlitz. Depuis deux mois, la capitale est éprouvée, quartier entier évacué, transport à l'arrêt. Près de 300 000 Parisiens ont déjà quitté leur domicile sur recommandation de la préfecture de police."
L'exercice se poursuit avec la mise en place de la cellule de crise de la ville de Paris. Les chefs de service de la ville prennent alors la parole pour faire état d'une situation grave : de nombreuses voies sont désormais fermées à la circulation, les écoles et collèges ont été fermés, et la rive droite "sera pratiquement isolée dans les prochaines heures".
Une évacuation à grande échelle
Dans ce scénario, l'évacuation des habitants doit être accélérée, et c'est justement l'un des exercices pratiques qui a été joué cette semaine. L'objectif y est d'exfiltrer des habitants alors que les ascenseurs ne fonctionnent plus. Certains habitants sont également blessés, comme Zacharia, âgé de 9 ans. Son personnage, dont il prend le rôle très au sérieux, souffre d'une "fracture du bras droit" et "se dirige vers les services de secours".
Il est bientôt évacué par la grande échelle. "On nous a accrochés, parce que si on tombait, au moins on était accrochés", raconte-t-il, assurant qu'il n'avait "toujours pas peur" et que "si ça arrive, je serai prêt". Après leur évacuation, les faux sinistrés sont amenés vers un poste d'accueil, où la sécurité civile est elle aussi mobilisée pour s'entraîner à ce genre de situation.
700.000 et un million de Parisiens seraient affectés par la crue
Si cette situation venait à se produire, l'évacuation des Parisiens serait une opération délicate. Paris intramuros compte en effet deux millions d'habitants. Avec une montée des eaux atteignant 8,60 mètres, 100.000 auraient alors besoin d'être évacuées, mais entre 700.000 et un million de Parisiens seraient affectés par la crue.
"Vous n'aurez plus d'électricité, plus de chauffage, plus d'ascenseur, à un moment donné plus d'assainissement, plus de toilettes, etc. Et donc concrètement, vous ne pourrez plus vivre dans Paris", explique au micro de RTL Pénélope Komitès, adjointe à la maire de Paris en charge de la résilience. C'est là l'une des différences majeures avec la crue de 1910 : "Même si on est mieux protégé techniquement par les ouvrages qu'on a pu faire, en même temps, on est fragilisé par le mode de vie qu'on a depuis 1910."
Autre problème à prendre en compte en cas de scénario catastrophe : celui de la nourriture. A l'heure actuelle, Paris dispose de cinq ou six jours de nourriture en réserve pour chaque habitant. La mairie de Paris concède qu'il faut donc engager des gros travaux, notamment sur le transport ferroviaire, pour arriver à 21 jours d'approvisionnement.
