Les sargasses, ce sont ces algues brunes qui viennent du Brésil et montent jusqu'en Guadeloupe, Martinique, Saint-Martin et Saint-Barthélémy. Le problème, c'est qu'une fois séchées, ces algues dégagent de l'hydrogène sulfuré et de l'ammoniac. À haute dose, cela peut être dangereux, voir mortel, pour l'Homme.
Et l'Homme n'est pas le seul impacté. Les émanations produisent une odeur d’œuf pourri ce qui constitue une catastrophe économique pour l'industrie du tourisme. Dans la mer, la décomposition des algues absorbe l'oxygène dissous et provoque la mort des poissons. Une catastrophe pour la faune et la flore.
Si l'on sait que les sargasses proviennent du Brésil et échouent sur les plages des Caraïbes à cause des courants, le phénomène reste assez mystérieux. Notamment parce que leur échouage varie énormément en fonction des années. En 2018, le record a été battu avec une longue ceinture de sargasses qui s'étalait sur 8.850 kilomètres et qui pesait au moins 20 millions de tonnes.
Mais des chercheurs de l'Université de Floride du sud tiennent un coupable, même s'ils restent extrêmement prudents avant d'être affirmatifs. Leurs recherches, publiées dans Science, pointent du doigt le rejet de nitrate du fleuve Amazone, qui traverse le Pérou, la Colombie et le Brésil avant de se jeter dans l'océan Atlantique au niveau de l'équateur. D'après eux, la corrélation entre ce rejet et la production des sargasses est net.
Les chercheurs étudient le phénomène depuis 2009. Ils ont notamment utilisé l'imagerie d'un satellite de la Nasa pour suivre l'évolution du tapis végétal, vérifié les taux de déforestation et de changement d'usage des sols du Brésil, et analysé la qualité physico-chimique des eaux déchargées dans l'Amazone.
Ils ont donc déterminé des causes naturelles et humaines. Car si ces algues se nourrissent des nutriments qui proviennent de la terre, la teneur des sols est de plus en plus élevée à cause de l'agriculture, et donc favorise la prolifération des sargasses.
De plus, les chercheurs pensent avoir déterminé le cycle des algues brunes. En janvier, les algues rejetteraient leurs graines. Jusqu'à avril, ces dernières germent et se développent dans la zone tropicale. D'avril à juillet, elles se déplacent grâce aux courants vers les Caraïbes et l'Afrique de l'Ouest. Puis, leur abondance chute jusqu'à l'hiver afin qu'elles préparent les graines de l'année suivante.
Si les résultats de ces chercheurs se confirment, cela veut dire que les proliférations vont continuer, ce qui est un danger pour l'homme ainsi que la faune et la flore. Afin de limiter l'ampleur, les chercheurs conseillent de stopper la déforestation du bassin amazonien et réduire les fuites d'engrais des terres brésiliennes.
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