Rentrée scolaire 2025 : comment les rectorats gèrent-ils la pénurie de professeurs ?

Les professeurs font leur rentrée, ce vendredi 29 août. Ils sont 852.800 à reprendre le chemin des écoles. Mais y aura-t-il un prof devant chaque classe cette année ? C'est la question qui inquiète parents et rectorat. Au rectorat à Créteil, une salle est dédiée à la cellule de rentrée pour gérer les urgences et les dernières affectations à quelques jours de la rentrée.

Dans cette salle de travail, on trouve des ordinateurs, des téléphones et une équipe de huit personnes, principalement composée d'anciens chefs d'établissement, dont Martine. Un proviseur, au téléphone, lui expose sa demande. Chaque jour, autour de 200 mails et appels confondus sont reçus par la cellule. Les demandes sont ensuite transmises aux ressources humaines du rectorat qui doit trouver des remplaçants ou faire appel à des contractuels.

Un pic des requêtes attendu ce vendredi

C'est justement ce jour de pré-rentrée que le pic de requêtes est attendu. Chaque année, il y a par exemple des enseignants affectés, mais qui ne se présentent pas dans leur établissement. "Quand vous avez des mi-temps thérapeutiques, quand vous avez des congés maternités, quand vous avez des maladies, quand vous avez des situations complexes, forcément cumulées, ce n'est pas simplement remplacer, c'est aussi trouver la personne idoine qui ne va pas faire en sorte que les emplois du temps soient modifiés pour les établissements. C'est vraiment un travail de dentelle", explique Bernard qui travaille dans la cellule depuis trois ans.

Un travail de dentelle et donc des difficultés parfois pour trouver le bon enseignant. "La musique, la technologie sont les deux grosses disciplines sur lesquelles on a des difficultés de remplacement. Ensuite, quand vous entrez dans l'univers des disciplines de l'enseignement professionnel, vous avez des disciplines extrêmement précises, spécialisées à très faibles effectifs d'élèves pour lesquels certains recrutements peuvent être compliqués", explique David Beraha directeur des relations et des ressources humaines de l'Académie de Créteil.

Une crise des vocations

À lire aussi

Parcoursup

Calendrier Parcoursup 2026 : voici toutes les dates à retenir

C'est pour cela que la cellule de rentrée reste ouverte au moins jusqu'à fin septembre, voire jusqu'aux vacances de la Toussaint. Cette année encore, les concours de recrutement des enseignants n'ont pas fait le plein avec plus de 2.000 places vacantes dans le pays. "Il faut revaloriser notre métier, le revaloriser bien évidemment d'un point de vue salarial. Il faut aussi mieux le considérer et puis il faut aussi donner du sens à ce qu'on fait", estime Sophie Vénétitay est la secrétaire générale du SNES-FSU, premier syndicat du secondaire.

"Aujourd'hui, on a beaucoup de collègues qui nous disent 'je trouve plus de sens à ce que je fais, pourquoi est-ce que je fais ce métier ?' Et c'est là qu'on aurait besoin aussi d'un projet politique pour l'école. Ça permettrait d'attirer plus de monde vers nos métiers", ajoute-t-elle. 

Pour tenter de rendre le métier plus attractif, justement, une réforme de la formation vient d'être lancée désormais. Le recrutement se fera à Bac +3 avant deux années de master rémunéré 1.400 et 1.800 euros net par mois.

À écouter aussi

RTL Midi

UNIFORME À L'ÉCOLE - Vers la fin de la tenue unique, un an après le lancement de l'expérimentation ?

07/03/2025 à 17:51 - 01m37s