Les enseignants opposés au projet de réforme du collège du ministère de l'Éducation, vont faire entendre leur voix. Une intersyndicale, composée d'organisations habituellement opposées, appelle les professeurs à descendre dans la rue mardi 19 mai. À Paris, le défilé devrait partir du Luxembourg en début d'après-midi. Une vingtaine de défilés seront organisés dans toute la France, à Marseille, Bordeaux, Toulouse et Nice.
Se retrouveront côte à côte le Snes-FSU, majoritaire dans l'enseignement secondaire, le Snep-FSU, le Snalc (classé à droite), FO, la CGT et Sud. Ils représentent ensemble 80% des votes des enseignants du collège lors des élections professionnelles de décembre dernier, auxquelles avaient pris part quelque 40% des professeurs.
Plusieurs organisations soutiennent le projet de la rue de Grenelle. Les deux syndicats dits réformateurs, le SE-Unsa et le Sgen-CFDT (20% des enseignants du collège) et les fédérations de parents d'élèves (FCPE), de lycéens (UNL) et des étudiants (Unef), classées à gauche.
La Peep, autre fédération des parents d'élèves, plutôt classée à droite, ne soutient pas ouvertement la réforme mais n'appelle pas à la grève. L'Apel, la fédération des parents du privé - auquel la réforme des collèges s'applique aussi - indique par la voix de sa présidente, Caroline Saliou, voir plusieurs points positifs dans les mesures énumérées.
Tous n'ont pas le même mot d'ordre. Le Snalc, FO, la CGT et Sud réclament le retrait pur et simple de la réforme présentée par la ministre Najat Valaud-Belkacem. Le Snes souhaite une reprise des discussions. L'un des principaux points d'achoppement réside dans le fait que chaque établissement décidera de 20% de son emploi du temps pour du travail en petits groupes, de l'accompagnement personnalisé pour tous et de nouveaux enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI). "Une autonomie non pas pour les enseignants, mais pour le chef d'établissement", assure Frédérique Rolet, co-secrétaire général du Snes.
Les enseignements interdisciplinaires, qui associent plusieurs matières au sein d'une même leçon, font tiquer une partie des syndicats, dans un pays où le corps professoral se distingue par un attachement très fort à un professeur par discipline, même si ce type d'enseignement est pratiqué (de manière ponctuelle) dans nombre d'établissements. Les syndicats anti-réforme craignent que les EPI grignotent les horaires de chaque discipline et introduisent de la concurrence entre professeurs et profitent surtout aux bons élèves.
La décision de faire grève revient à chaque professeur. "La majorité des collèges devrait ouvrir pour la grève. Les élèves iront en permanence. Chaque professeur est libre de prévenir ou non ses élèves s'il fera grève", explique le service de presse du ministère de l'Éducation nationale, contacté par RTL.fr. Les collégiens pourront rentrer chez eux s'ils en ont l'autorisation ou patienter dans leur établissement.
Frédérique Rolet, du Snes, parie sur "une mobilisation importante". Christian Chevalier, son homologue du SE-Unsa (pro-réforme), s'attend à ce que le mouvement soit très suivi par les professeurs de langues anciennes et d'allemand. Mais "on n'aura pas un tsunami", avance-t-il en s'appuyant sur des remontées du terrain. "Pour le moment, les profs ne sont pas dans le registre de la colère".
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