La réforme du collège lancée par la ministre de l'Éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem se fait dans le conflit avec les syndicats, à l'image de la manifestation qui a lieu à Paris ce samedi 10 octobre. Un rassemblement prévu en plein weekend pour tenter de rameuter les parents d'élèves voire les collégiens eux-même, alors que les précédents mouvements avaient été peu suivis. "On est en train de préparer l'éclatement du service public", a annoncé Jacques Lacroix, délégué du syndicat SNES. Il déplore la fin des classes bilingues et l'abandon des langues anciennes décidées par le gouvernement.
Pour le syndicaliste "tout s'est fait à marche forcée". "On est pour des changements, mais pas n'importe quoi n'importe comment", a-t-il ajouté pour RTL. Les syndicats espèrent donc une grosse mobilisation pour forcer la main de la ministre et l'obliger à ouvrir des négociations. Mais tous les syndicats ne semblent pas être sur la même longueur d'onde.
Ce que propose la réforme du collège ce n'est pas une révolution
Christian Chevalier de l'UNSA
En effet, dans une tribune publiée vendredi 9 octobre sur le site du JDD, des syndicats soutiennent la réforme du collège menée par le gouvernement. "Ce que propose la réforme du collège ce n'est pas une révolution, arrêtons", explique Christian Chevalier du syndicat UNSA. "Ce sont des évolutions pour justement donner plus de chances à ceux qui sont les 'invisibles' de notre système éducatif, ceux qu'on ne veut pas voir parce qu'ils rencontrent des difficultés", insiste le syndicaliste.
Christian Chevalier revient aussi sur le coût social à posteriori de ses élèves qui quittent le système éducatif sans qualification, arguant par ailleurs qu'un bon élève réussira toujours. Les jeunes en échec scolaire "ce sont les même que l'on retrouve au RSA, il faut que chacun ouvre les yeux sur ces problématiques", conclue-t-il. La manifestation de samedi a rassemblé 16.000 personnes selon les organisateurs et 8.000 selon la police.