Delphine Serreau et ses chèvres sont des survivantes. En décembre 2023, abattue par les coups durs et mise au pied du mur par la banque, l'éleveuse a ouvert une cagnotte en ligne afin de récolter les 200.000 euros nécessaire à la survie de sa fromagerie et de ses bêtes.
Machines qui tombent en panne, foin pourri vendu par un autre agriculteur, entraînant des fromages inconsommables à cause d'une bactérie, ainsi que son associé qui jette l'éponge... Delphine Serreau a enchaîné les galères en seulement quelques mois. Complètement désespérée, l'éleveuse décrit elle-même cette période comme un "couloir de la mort", jusqu'à penser au pire.
"Après le 15 janvier, je n'y ai plus cru", a-t-elle raconté dans l'émission "Quelle Époque !", samedi 2 mars, expliquant le sort qui attendait son troupeau. "Toutes mes chèvres seraient partie à l'abattoir... [...] Elles seraient toutes mortes, j'avais même projeté de toutes les tuer moi.", a-t-elle lourdement confié. "En fait je m'étais dit : 'On ne veut pas m'entendre de mon vivant, on m'entendra de ma mort !'"
Si elle n'arrivait pas à rembourser la somme exigée par la banque, Delphine Serreau a admis avoir pensé à se sacrifier pour alerter le grand public sur le quotidien difficile de sa profession : "On entendrait parler de moi pour plus que ça se reproduise, pour aucun agriculteur."
L'éleveuse de chèvre a ensuite indiqué que ce n'était pas tant les politiques ou la grande distribution qui "tuaient" son exploitation, "mais d'autres agriculteurs". Elle a en effet expliqué que sa petite chèvrerie ne se fait livrer qu'un camion de foin par an, la qualité de ce dernier ayant donc des répercussions sur ses chèvres et sa production pour l'année entière.
"Le foin est bien arrivé chez moi, sauf que [l'agriculteur] n'avait pas bâché son camion un jour d'orage", a-t-elle développé. Le foin est ainsi arrivé trempé, il a ensuite pourri et s'est dégradé définitivement avec l'arrivée de bactéries. "Il est conscient de ce qu'il a fait, il savait exactement où allait me mener ça et il n'a rien fait. Ça lui coûte entre 2.000 et 4.000 euros de changer de camion, moi c'est ma vie !"
Malheureusement, le sort semble s'acharner contre Delphine Serreau : après avoir remis à la banque la somme récoltée grâce à la cagnotte, l'éleveuse a de nouveau reçu un camion de foin de mauvaise qualité, menaçant une nouvelle fois l'avenir de son exploitation.
"J'étais persuadée de m'en être sortie", a-t-elle confié à Léa Salamé, les larmes aux yeux. "Le foin n'est pas endommagé mais il n'est pas de qualité suffisante pour que mes chèvres puissent produire du lait." L'éleveuse a ainsi profité de l'émission pour passer un nouveau message : "S'il reste 30 tonnes de super luzerne à un agriculteur, ou du trèfle, je suis preneuse !"
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