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Le maire de Claira dans les Pyrénées-Orientales
Crédit : Valentin Larquier / RTL
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En 2020, lorsqu’il devient maire de Claira, 5.000 habitants, Marc Petit découvre que la station d’épuration communale reverse chaque heure 54 mètres cubes d’eau traitée dans l’Agly, le fleuve proche de la commune.
"Vous vous rendez compte de ce que l’on pourrait faire avec ça, se dit Marc Petit. Pourquoi ne pas utiliser cette eau pour recharger la nappe phréatique, ou pour l’arrosage agricole ?" Claira, au nord de Perpignan, est touchée depuis 2016 par la sécheresse. Des restrictions d’eau s’appliquent presque tous les étés.
Le maire veut donc économiser l’utilisation de l’eau potable, en rechargeant la nappe phréatique avec les eaux traitées de la station d’épuration. Mais aussi en utilisant ces dernières pour arroser les espaces verts de la commune et pour l’hydrocurage, le nettoyage des canalisations : "C’est fait avec de l’eau potable. Lors de notre premier hydrocurage, quand j’ai vu le camion se brancher à la bouche d’incendie, donc à de l’eau potable, j’ai trouvé ça idiot."
Le projet du maire de Claira est validé par la région Occitanie. Elle subventionne, avec le département et le groupe SAUR, 80% du coût total qui est de 120.000 euros.
À la fin du mois de novembre, le premier forage va atteindre la nappe quaternaire, pour un premier test. Elle se situe entre 3 et 10 mètres sous nos pieds. 200.000 mètres cubes d’eau traitée y seront envoyés durant la phase d’expérimentation.
Des tests détermineront si le projet tient la route. Les spécialistes surveilleront que la qualité de l’eau renvoyée soit supérieure ou égale à celle déjà présente dans la nappe, un point capital. Un système est prévu si l’eau n’est pas assez qualitative, pour l’envoyer dans le fleuve.
Les détracteurs du projet craignent que de l’eau polluée se retrouve dans la nappe quaternaire, et qu’elle atteigne la nappe du Pliocène. Située 70 mètres plus bas : "Notre commune, comme d’autres, puise l’eau potable dans la nappe du Pliocène, explique Jérôme Palmade, le maire de Pia. Avec ce projet, si l’une des nappes est polluée, alors les deux sont polluées !"
Il y a peu de chance que ça se produise, tempère l’hydrogéologue d’Imageau Marjorie Bertrand. Elle travaille sur ce projet. "Le risque est infime. Il y a une couche d’argile épaisse qui semble indiquer qu’il n’y a pas de transfert d’une nappe vers l’autre."
Une étude auprès des habitants est prévue, avec des réunions de concertation, des ateliers : "On va leur expliquer en quoi ça les concerne, ce que l’on va faire, explique Marjorie Bertrand. On ne va pas aller à l’encontre de ce que veulent les administrés de la ville de Claira."
Marc Petit, le maire, espère que d’autres communes s’inspireront de cette idée : "Si je suis le seul à l’échelon national, c’est une goutte… On se doit en tant que politique de préserver l’eau pour les futures générations." Dans le département des Pyrénées-Orientales, d’autres projets de ce type seraient déjà à l’étude.
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