Le mardi 18 mars s'ouvrait à Foix le procès d'un chasseur ayant abattu un ours brun en novembre 2021. C'est au cours d'une battue au sanglier, dans les alentours du Mont-Valier, en Ariège, qu'André Rives, a abattu cette femelle connue sous le nom de "Caramelles". Chargé par l'animal, défendant alors ses deux oursons, l'homme de 81 ans avait été blessé au cou, à la cuisse et au tibia.
L'adhérent à La Fédération de chasse de l'Ariège plaide la légitime défense, mais demeure poursuivi pour destruction d'espèce protégée, lui faisant risquer jusqu'à trois ans d'emprisonnement et 150.000 euros d'amende.
À ses côtés, quinze autres chasseurs ayant participé à la battue, membres de la même fédération, sont poursuivis pour diverses infractions au droit de la chasse pour avoir exercé dans une réserve naturelle interdite.
La Fédération de chasse de l'Ariège soutient que rien n'empêchait ses adhérents de chasser à cet endroit, qu'ils y chassaient "depuis des années, les autorités le savaient et n'ont jamais rien trouvé à redire".
Néanmoins l'avocate Julie Rover, représentant douze associations parties civiles en faveur de la protection des ours, a indiqué lors du procès que le fait que la chasse était fréquente dans cette zone "n'enlève rien à la caractérisation du délit". "Nombre des pièces du dossier démontrent une connaissance des limites de la réserve, avec des marquages sur les arbres", indiquait Julie Rover.
Le procès médiatise une nouvelle fois les enjeux et conflits entourant la présence des Ours dans les Pyrénées. Introduite dans ces montagnes depuis 1996, l'espèce aujourd'hui suscite les débats et les inquiétudes vis-à-vis de son impact et de sa préservation.
Les éleveurs ovins dans les Pyrènes voient notamment les ours comme une menace exigeant des contrôles accrus des brebis. Des pièges ont d'ailleurs été installés dans les parties espagnoles de la frontière pyrénéenne. Dans la région des Asturies, deux ours sont d'ailleurs morts, tués par ces dispositifs à l'été 2024.
Pourtant, les organismes de protection environnementale dénoncent le manque de prise en compte de l'animal face aux cas de décès recensés de ces derniers. Si on estime qu'au moins 83 individus sont répartis dans les Pyrénées, l'association "pays de l'ours" appelle notamment sur son site officiel à ce que tout "tout ours mort de cause humaine depuis 2005 doit être remplacé".
Cette mesure est intégrée au Plan d’action Ours brun 2018 – 2028, oblige l’État à remplacer les animaux pour poursuivre la restauration d’une population viable d’ours dans les Pyrénées.
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