Puisqu'on est en campagne présidentielle, à deux mois de ce premier tour, l'environnement est au cœur du sujet et ce n'est pourtant pas ça qui occupe l'essentiel du temps médiatique, alors même que c'est quelque chose qui est absolument crucial en ce qui concerne la vie qui nous attend. Nous avons besoin des ressources vivantes qui font partie de l'environnement. Nous avons besoin des ressources métalliques, des ressources énergétiques qui font partie de l'environnement. Nous avons besoin de respirer, ça fait partie de l'environnement.
Nous avons besoin de nous nourrir, ça fait aussi partie de l'environnement. Et puis, de temps en temps, nous avons besoin de nous émerveiller. Ça ne fait peut-être pas partie des choses totalement indispensables, encore que quand on en manque, on ne se sent pas très bien. Et tous ces sujets là sont pour le moment quand même globalement absents des débats. Ce qui préoccupe les médias, c'est avant tout de savoir qui va se présenter, qui ne va pas se présenter, quand est-ce qu'il va se présenter ou quand est-ce qu'elle va se présenter...
On dit beaucoup aussi que le pouvoir d'achat fait partie de ce qui intéresse nos concitoyens. Mais en fait, quand on regarde bien notre pouvoir d'achat, il est très, très lié aux questions environnementales puisque pour avoir une fourchette, il faut avoir du minerai de fer et pour avoir un logement, il faut avoir du ciment, c'est à dire du calcaire, et il faut avoir de l'acier, c'est à dire du minerai de fer.
Donc, les questions environnementales sont vraiment maintenant au cœur des raisonnements qui concernent l'avenir. Et ça reste très, très étonnant que ce sujet soit aussi peu présent dans les débats.
Pourtant, il y a un vrai décalage avec l'opinion publique parce que ça intéresse les gens. Quand on regarde les sondages d'opinion et qu'on demande aux gens ce qui les préoccupe, l'environnement arrive quand même toujours dans des choses relativement haut placées, et en particulier quand on demande aux jeunes, c'est à dire ceux qui ont encore le plus longtemps à vivre.
La question du changement climatique, par exemple, angoisse la moitié des jeunes partout sur la planète, ce n'est pas propre à la France. Quand on est face à un sujet qui angoisse la moitié des jeunes, ça vaut quand même le coup d'en parler un peu. Les quelques explications qu'on peut tenter pour expliquer pourquoi on n'en parle pas tant, c'est que les médias posent peu de questions, tout simplement parce que l'environnement, c'est compliqué. C'est plein de physique, de chimie, de biologie. Et donc, effectivement, poser la question de comment traiter tel ou tel problème, ça demande beaucoup de temps. Ce sont des sujets qui sont moins familiers et du côté des politiques, c'est pareil, ce sont des sujets compliqués.
Et puis, la classe politique continue à penser à tort que ce sont des problèmes qui peuvent se traiter à côté des autres. C'est à dire qu'on va parler des choses sérieuses, le pouvoir d'achat, la diplomatie, retraites, la dette et que l'environnement, on nomme un ministre qui s'en charge et que ça ira bien.
Alors, c'est un défaut de lecture qui est extrêmement grave parce qu'encore une fois, tout est lié et donc chacun se renvoie la balle. C'est à dire que la classe médiatique est pauvre en questions et ne va pas chercher les candidats sur ce terrain alors que c'est vraiment une priorité. Et la classe politique est pauvre en réflexion. Il faut savoir qu'il y a très peu de gens dans les partis politiques pour réfléchir de façon approfondie à l'avenir. En fait, il y en a très, très peu.
C'est étonnant, mais c'est comme ça. Et donc, les candidats ont du mal à se positionner spontanément sur ce terrain qui, pour eux, est un terrain compliqué auquel ils ne comprennent pas grand chose.
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