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            Des élèves mangent dans une cantine d'école, en France (illustration)
Crédit : ROMAIN PERROCHEAU / AFP
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Unicef France a publié ce 19 novembre son rapport de la Consultation nationale des 6-18 ans. Pour cette 6e édition, qui s'est déroulée du 17 octobre 2023 au 15 mars 2024, le questionnaire s'est concentré sur la pauvreté multidimensionnelle et l'exclusion sociale des enfants. "Les réponses de près de 20.000 enfants à la Consultation ont révélé un nombre croissant de privations, un déficit de protection ainsi qu'un sentiment profond de rejet social", écrit l'organisation.
Parmi toutes les données calculées par l'Unicef, un chiffre retient l'attention : 22,8% des enfants français ne mangeraient pas trois repas par jour et subiraient ainsi des privations alimentaires. Dans le détail, 12% des enfants interrogés mangent seulement une fois par semaine, ou moins souvent, de la viande, du poisson ou un œuf. Un enfant sur dix ne se nourrit de fruits et de légumes qu'une seule fois par semaine.
Par ailleurs, l'accès à la nourriture peut être un sujet d'inquiétude pour certains de ces enfants puisque près de 6% d'entre eux disent qu’il leur arrive "tout le temps" ou "souvent" d’avoir peur de manquer de nourriture.
Cette mise en péril de l'équilibre alimentaire des enfants relève à la fois de facteurs économiques et sociodémographiques. La privation alimentaire touche un peu plus les filles, 23,5%, que les garçons, 21,1%. De plus, elle augmente en fonction de l'âge. Ainsi, elle est de près de 18% chez les 6-10 ans, de 22% pour les 11-14 ans et atteint près des 34% pour les 15-18 ans.
Si près d'un tiers des adolescents ne mange pas trois repas par jour, c'est en partie lié à l'assouplissement du contrôle des parents sur la consommation alimentaire de leurs enfants qui prennent plus régulièrement leurs repas en dehors du domicile familial. Le rapport de l'Unicef souligne également le rôle des normes esthétiques dans le régime alimentaire des 15-18 ans.
La situation familiale influence également le niveau de privation alimentaire. Près de 21% des enfants qui vivent avec leurs deux parents ne mangent pas trois repas par jour. Ce taux atteint les 31% pour ceux vivant dans une famille monoparentale et les 35% pour ceux qui ne vivent sans aucun de leurs deux parents.
Pour faire face à cette privation alimentaire, la restauration scolaire offre une première protection, puisque sur les 70% d'enfants et d'adolescents qui mangent régulièrement à la cantine, 20% mangent moins de trois repas par jour. À titre de comparaison, chez les 21% qui ne vont jamais ou rarement à la cantine, 30% d'entre eux ne mangent pas trois repas par jour. "Le fait de ne pas manger à la cantine multiplie par 1,6 le risque de ne pas suivre la norme sanitaire des 3 repas par jour", indique le rapport.
Pour Serge Paugam, directeur du CNRS et rédacteur du rapport, il faut agir vite. "Ça appelle des politiques spécifiques concernant effectivement l'équilibre alimentaire des enfants parce qu'on peut voir tout ce que cela peut avoir comme conséquences. C'est d'abord un problème de santé, après ce sont des problèmes de concentration à l'école quand on n'a pas mangé suffisamment et donc c'est un facteur aggravant", explique-t-il à RTL.
 
     
     
     
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