Pourquoi mon chat est-il si cruel avec ses proies ?

Cela peut paraître cruel à nos yeux humains. Mais pour le chat, le comportement qui consiste à malmener une petite proie a plusieurs explications solides et pas forcément une intention "meurtrière lente" dans le sens moral que nous y mettons. Il n’a pas la notion de souffrance. D’abord, rappelons que le chat domestique a conservé des instincts de prédateur issus de ses ancêtres sauvages.

Même s’il est bien nourri à la maison, son instinct de chasse reste actif : c’est ce que les études scientifiques ont pu montrer. D’ailleurs, si on analyse grâce à des marqueurs biologiques, la proportion de "proies" dans le régime alimentaire du chat est très faible : 4% contre 96% provenant de l’alimentation fournie par son humain.

Une des premières explications : en la lançant en l’air, il cherche à l’assommer, et en "jouant" avec la proie, il la fatigue, l’épuise, la met à sa merci, ce qui réduit le risque qu’elle se débatte ou cherche à le mordre quand il va vouloir achever l’acte. C’est une stratégie pertinente si la proie est suffisamment grosse ou dangereuse pour contre-attaquer.

S'occuper et s'entraîner

Si la séquence de chasse a été trop courte, si la proie a été trop facile à attraper, ce serait aussi une façon de continuer à la mettre en mouvement pour "faire durer le plaisir".

Il faut vraiment percevoir ce comportement comme l'assouvissement du besoin d'un prédateur. Beaucoup de chats domestiques n’ont pas faim du tout lorsqu’ils chassent : ils sont bien nourris, et pourtant ils poursuivent, capturent, parfois tuent ou laissent partir. Donc oui, la « partie de chasse » est aussi une activité instinctive, ludique, qui permet au chat de tester ses compétences et de maintenir ses réflexes.

C’est un acte utilitaire non pas pour s’alimenter, il n’a pas faim, il est bien nourri, mais pour pratiquer la chasse. Autre élément intéressant : les chats d’intérieur ont plus tendance à jouer avec les éventuelles petites proies qu’ils trouvent à la maison ou dans le cellier, que les chats qui sortent. Comme si c’était pour combler cet instinct de prédateur qui ne serait que partiellement assouvi.

Enrichir son quotidien et son alimentation pour limiter ce comportement

Malgré tout, ce comportement peut être assez cruel à regarder pour nous, humains, ou pour des enfants à la maison.  Assurez-vous que votre chat a une alimentation bien équilibrée, assez riche en protéines de qualité, offrant les acides aminés essentiels à son métabolisme, qu'il n'aurait pas besoin d'aller chercher en consommant une proie.

Occupez-le avec des sessions de jeu ciblées, des jouets pouvant imiter la séquence de chasse et mettez aussi de la difficulté, du challenge dans la façon dont vous le nourrissez pour compenser l’absence de prédation pour se nourrir. 

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