Pourquoi les médecins étrangers sont-ils en grève ce mercredi ?

"Ils tiennent parfois nos services de soins à bout de bras et nous les laissons dans une précarité administrative", disait Emmanuel Macron il y a tout juste un an à propos des milliers de médecins diplômés hors de l'Union européenne qui exercent dans les hôpitaux français. Le chef de l'État avait promis de les régulariser, mais un an plus tard, rien n'a changé. Ils manifestent ce mercredi 12 février pour dénoncer la précarité de leur situation.

Quelques mois plus tôt, plus de 4.000 médecins étrangers ont dû passer un concours, une validation de leurs compétences, pour être régularisés. L'épreuve s'est avérée si difficile et sélective que des milliers de candidats ont été recalés. C'est le cas d'Abdelhalim Bensaidi, médecin d'origine algérienne qui travaille dans des hôpitaux français depuis des années.

"Ça fait six ans que j'exerce en France, j'ai quatre diplômes en France. Avec 11,5, je ne passe pas. J'ai un ami urologue qui travaille depuis plus de trois ans, qui opère des patients au bloc, qui fait de la consultation, qui est même sur Doctolib. Il a eu 13 et quelques de moyenne. Au moment où le président de la République nous parle d'une régularisation des gens qui tiennent à bout de bras nos hôpitaux et en plus avec un 13 de moyenne, il est recalé", déplore le médecin. "Nous allons manifester, nous allons contester, nous allons faire des grèves de la faim s'il le faut. Mais ce n'est pas normal de laisser des vies de famille, des gens comme ça sur le carreau. C'est une injustice".

À l'heure actuelle, la seule option proposée à ces médecins recalés est de repasser le concours en fin d'année. D'ici là, ils doivent multiplier les petits contrats précaires et sont toujours payés deux à trois fois moins que les médecins français, alors qu'ils font exactement les mêmes tâches.

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