Chaque jour sur Terre, on évacue 10 milliards de litres d’urine, soit entre un litre et demi et deux litres par jour et par personne. Sur une vie, ça représente de quoi remplir une piscine olympique. Et si les toilettes contribuent à un gaspillage massif, 27 litres d'eau potable par jour et par Français, elles pourraient également servir à recycler l'urine. Les Romains lavaient leurs vêtements à l’urine grâce à l’ammoniaque qu’elle contient. Il y a moins d’un siècle, la moitié des pipis parisiens, grâce à un système de collecte, permettaient de fertiliser les champs avoisinants.
Notre urine est riche en phosphore, en potassium et en azote. Ce sont des éléments que l'on retrouve dans les engrais chimiques. Voilà pourquoi une start-up girondine, Toopi, s’est lancée dans son recyclage. Le principe est simple : des urinoirs spécifiques récupèrent nos effluves, les dépolluent et les traitent. Le résultat est impressionnant. L’INRA, l’Institut National de Recherche Agronomique, qualifie ce fertilisant de plus efficace et moins cher que les engrais chimiques.
Toopi a déjà disposé des urinoirs publics au Futuroscope et en prévoit à Paris pour les J.O. 2024. Un an de pipi des Français équivaut à 70 millions d’euros d’engrais. Mais l'urine réserve bien d'autres surprises. En Afrique du Sud, on fabrique des briques pour construire des maisons avec de l’urine recyclée. Au Brésil, on a alimenté en électricité un festival de musique avec de l'urine. Au Danemark, un festival récupère l’urine des festivaliers pour fertiliser des champs d’orge avec laquelle on fabrique de la bière.
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