Pour la première fois, un journaliste est monté dans le Vador : RTL à bord de l'avion espion de l'armée française
DOCUMENT RTL - Jamais un journaliste n'avait été autorisé à embarquer à bord du Vador, le nouvel avion espion français, qui va défiler au-dessus des Champs-Élysée à l'occasion du 14 juillet. RTL a pu monter dans cet appareil ultra-technique.
À l'occasion du défilé du 14 juillet, RTL a pu monter à bord du Vador, le tout nouvel avion espion français. Vincent Serrano, reporter à RTL, est le premier journaliste à avoir été autorisé à le faire. Mis en service en 2020, le Vador est un avion civil qui a été transformé pour l'occasion. On parle d'un appareil de 14 mètres de long (17 mètres d'envergure) de 3 mètres de haut, dans lequel on trouve trois postes de reconnaissance. "L'ALSR (Avion léger de surveillance et de reconnaissance), de base, c'est un jet privé qui peut accueillir 15-20 personnes avec deux moteurs à hélice. Tout l'arrière a été totalement modifié pour y intégrer différents capteurs et postes de travail à des fins de désignation, d'observation et de reconnaissance", explique le capitaine Alexis.
La mission du Vador sur le terrain c'est "l'interception de différents types d'origines de renseignements", précise le capitaine Alexis. Et les missions ne sont pas seulement liées à des conflits puisque le Vador a été déployé pour la première fois en 2022 lors incendies de Gironde. "Ça a été une mission importante pour le Vador qui a permis de le faire connaître en France. Ça nous a permis d'avoir un peu d'entraînement en France", souligne le capitaine Thomas.
Concrètement, sur les incendies, le Vador est intervenu en appui des pompiers, notamment la nuit quand les Canadair ne peuvent pas survoler la nuit. Cet "exercice" est venu compléter les deux types d'entrainement suivis par les militaires en France : les exercices de base réalisés depuis leur base de Cognac, et de plus grandes manœuvres, comme l'exercice Orion 4, mené l'an dernier avec l’ensemble des forces armées françaises.
On nous demande d'être précis à 3 secondes près.
Le vol du Vador pour le 14 juillet sera un vol très technique et très précis. Avant le début du défilé, tous les avions sont en attente à l'ouest de Paris. "On a une douzaine de ce qu'on appelle de hold, des circuits d'attente, un peu des hippodromes. Et après, c'est une machinerie bien synchronisée. Tous les avions vont s'enchaîner, tous les blocs, les tableaux vont s'enchaîner à 40 secondes d'intervalle. Et chaque avion va calculer son timing de sortie d'attente pour passer précisément à l'heure prévue au-dessus de la tribune présidentielle. On nous demande d'être précis à 3 secondes près alors qu'on vole entre 600/km à peu près pour les avions de chasse en premier et 300km/h-250km/h pour nous qui passons avant-dernier", détaille le capitaine Thomas.
À regarder
Et pour ajouter un peu de difficulté, le Vador va voler avec un drone Reaper, qui sera piloté depuis la base de Cognac. "On va se rejoindre dans le hold et nous, on va se mettre dans son aile. Il sera leader de la patrouille. Et ensuite, on va défiler ensemble sur les Champs", explique le lieutenant Jules.
Il faut bien mesurer la performance technique de ce vol : l’appareil évolue à 300 mètres d’altitude, à 300 km/h, en maintenant une distance de seulement 800 mètres avec l’avion qui le précède et celui qui le suit.
C'est pour moi un honneur aujourd'hui de pouvoir participer pour la première fois au 14 juillet, en plus dans un défilé aérien
Le lieutenant Jules
Ce vol représente une grande fierté pour les hommes qui vont effectuer ce vol. Notamment pour le lieutenant Jules, dont l'arrière-grand-père a été parachuté pendant la Seconde Guerre mondiale pour des opérations de renseignement. "Mon arrière-grand-père a été parachutiste. Il a participé à des opérations sur la fin de la guerre. Et c'est pour moi un honneur aujourd'hui de pouvoir participer pour la première fois au 14 juillet, en plus dans un défilé aérien", se félicite-t-il.
