14 juillet : comment est née la tradition du feu d'artifice

Comme chaque année, les Français auront le regard tourné vers le ciel, ce lundi 14 juillet, pour assister au traditionnel feu d'artifice qui sera tiré dans de nombreuses communes de France. À Paris, il sera tiré depuis la tour Eiffel et les jardins du Trocadéro. 

Mais, année après année, de plus en plus de maires décident d'annuler l'événement en raison des épisodes caniculaires et de la sécheresse. "C'est un vrai paillasson autour du lieu où on doit tirer le feu à l'artifice", a assuré le maire de Lys-Haut-Layon (Maine-et-Loire), qui a donc considéré qu'il était "trop dangereux" de maintenir cet événement cette année.

Pour comprendre l'histoire du feu d'artifice, il faut aller en Chine, au VIIIe siècle où les pétards ont été inventés. Ils ont ensuite été ramenés en Europe par Marco Polo au XIIIe siècle. 

En France, un événement va totalement bouleverser la perception du feu d'artifice. En 1612, lors du mariage de Louis XIII avec Anne d'Autriche, le premier spectacle pyrotechnique a lieu depuis la place des Vosges. Le spectacle est un carton, les feux d'artifice vont alors célébrer les grands événements comme les baptêmes ou les anniversaires. La royauté en raffole et en est même accro. 

Un symbole de la royauté récupéré par le peuple

Le feu d'artifice est ainsi une forme de célébration qu'utilisaient déjà Louis XIV et Napoléon sous l'Ancien Régime pour impressionner le peuple lors de fêtes royales. 

Mais c'est le 14 juillet 1790 qu'il va prendre une nouvelle dimension. Ce jour-là, la prise de la Bastille est célébrée lors de la Fête de la Fédération. "Les fédérations locales des gardes nationaux, qui se sont créées dans toutes les provinces françaises durant l'été 1789, se rassemblent au Champ-de-Mars à Paris pour défiler et célébrer le premier anniversaire de la prise de la Bastille et l'union de la Nation", explique Vie Publique.

Pour cet anniversaire, le peuple, qui a récupéré le pouvoir, décide de s'approprier certains attributs et symboles comme le feu d'artifice. C'est l'un des rares symboles de la royauté que le peuple a souhaité conserver. Pour certains, le bruit et la lumière d'un feu d'artifice renvoient à la victoire du peuple. Pour d'autres, il représente la rupture avec l'obscurité, vue comme la rupture de l'oppression. Mais en raison du coût élevé et du côté un peu trop monarchique, il est abandonné. 

C'est presque un siècle plus tard, le 14 juillet 1880, que la Troisième République décide de le remettre au goût du jour. Et depuis, le feu d'artifice est resté.