"Pokémon Go", l'application qui fait frémir l'Éducation nationale
Dans un contexte de menace terroriste élevée, Najat Vallaud-Belkacem craint que les attroupements provoqués par l'application à succès portent atteinte à la sécurité des élèves.

Imminente, la rentrée scolaire est placée sous le signe d'une menace terroriste élevée. Mercredi 24 août, les ministres de l'Éducation, de l'Intérieur et de l'Agriculture présentaient un plan conjoint de sécurisation des établissements scolaires. Exercices d'évacuation et de confinement des élèves, entretien des bâtiments pour accroître leur sécurité et formation de la communauté scolaire pour mieux réagir en cas d'attentat sont autant de mesures destinées à faire face au pire des scénarii.
Mais ce n'est pas tout. Najat Vallaud-Belkacem a annoncé lundi 29 août lors d'une conférence de presse une nouvelle mesure, cette fois-ci plus surprenante. La dernière source d'inquiétude de la ministre de l'Éducation nationale ? L'application a succès Pokemon Go. Les Pokestop et arènes, lieux virtuels et passages obligés pour tout dresseur qui se respecte, sont situés au niveau de certaines écoles. Le risque est donc de voir se former des attroupements devant l'entrée des établissements, voire dans les enceintes. Pour le gouvernement, hors de question d'ajouter à la menace terroriste des hordes de chasseurs de petits monstres aux portes des écoles.
Pour parer au danger, les directeurs pourront ainsi demander à l'éditeur du jeu, la société Niantic, que leur établissement n'accueille pas de Pokestop. Le gouvernement souhaite même bannir les Pokémon rares des cours d'école. Ces célébrités 2.0 déplacent en effet des foules hystériques qui rêvent de les ajouter à leur Pokédex, quand bien même le jeu marque une baisse d'utilisateurs significative.
Une mesure qui devrait satisfaire le corps enseignant, qui se voit déjà lutter avec des élèves déconcentrés, les yeux rivés sur leur smartphone à la recherche de Pikachu, Noeunoeuf et autres Voltorbe. "Après, on a des règlements intérieurs très stricts qui nous permettent d'intervenir pour interdire les téléphones portables", tentait de se rassurer un professeur, interrogé par Europe 1.